Les
choix budgétaires, confirmés par le gouvernement Fillon vont
rendre encore plus difficile la situation dans les écoles. Le
nouveau gouvernement met en oeuvre les premières mesures annoncées
dans son programme : assouplissement de la carte scolaire avec
suppression dès que possible, service minimum, cadeaux fiscaux
pour les plus favorisés, ... Il envisage de mener tambour battant
une réforme de l’Université, il prévoit un texte qui durcit
encore les conditions de regroupement familial. Dans le domaine
de la santé, il envisage de recourir à quatre franchises qui
augmenteront les inégalités en matière d’accès aux soins.
En
matière éducative, le Président de la République a reçu les
fédérations de l’Education Nationale. Il a annoncé l’abrogation
du décret De Robien modifiant le décret de 1950, le renouvellement
des contrats aidés dans le premier degré (scolarisation des
élèves en situation de handicap et aide au fonctionnement de
l’école), a suspendu le dispositif de l’apprentissage junior.
Ces décisions sont évidemment liées aux mobilisations des personnels
et de leurs organisations syndicales. Mais il a confirmé le
non remplacement d’un départ en retraite sur deux dans la fonction
publique d’Etat, en liant d’éventuelles mesures catégorielles
à ces économies. Il prépare un budget dont l’objectif essentiel
est de réduire les coûts (emplois, salaires, ...).
Les
choix budgétaires, confirmés par le gouvernement Fillon vont
rendre encore plus difficile la situation dans les écoles. Seuls
500 postes sont créés à cette rentrée 2007, quand 24 000 élèves
supplémentaires sont attendus dans les classes soit un poste
pour 48 élèves. Cette année déjà, l’insuffisance du nombre d’enseignants
était patente et a été rendue visible par la multiplication
des situations de non-remplacement dans les départements. L’administration
a dû, dans certaines situations tendues, supprimer les décharges
de directeurs, d’IMF et annuler des stages de Formation continue
pour maintenir la présence de maîtres devant les élèves. A la
rentrée, beaucoup d’ouvertures de classe n’auront pas lieu alors
que les effectifs les justifient. Ce décalage entre l’accroissement
du nombre d’élèves et le faible nombre des créations de postes
empêche toute amélioration des conditions d’accueil des élèves.
Or,
la réussite de tous nécessite d’autres choix. Plus que jamais,
il y a nécessité et urgence pour les élèves, les parents et
les enseignants à construire une autre orientation pour l’école.
Des
choix ambitieux pour transformer l’école
Le
SNUipp est porteur d’un projet pour l’école fondé sur la réussite
de tous. La lutte contre l’échec scolaire nécessite un investissement
d’ampleur à l’opposé de la loi Fillon qui doit être retirée.
Un investissement budgétaire ambitieux pour le service public
et laïc d’éducation reste une priorité. Cela passe par la création
de postes afin de baisser les effectifs dans les classes, d’améliorer
les remplacements, de mettre en place de nouveaux fonctionnements
avec plus de maîtres que de classes. Parce qu’au quotidien il
n’existe pas de réponses standardisées face à la multiplicité
des situations de classes, des difficultés des élèves, le métier
d’enseignant est avant tout un métier de conception. Il doit
être accompagné par une formation initiale et continue de qualité
en lien avec la recherche pédagogique. L’école a besoin de travail
en équipe, de temps de concertation.
Maternelle
Alors
que la maternelle joue un rôle prépondérant dans la réussite
ultérieure notamment par la prévention des difficultés des élèves,
les manques y sont évidents et persistants... Le recul de la
scolarisation des enfants de 2/3 ans (de 35% en 1996 à 21% aujourd’hui)
est partout engagé. Les effectifs par classe, les non-remplacements
des enseignants, le manque de formation... compromettent les
conditions de scolarisation. Le SNUipp mènera le débat sur la
scolarisation obligatoire dès 3 ans. L’école maternelle a besoin
de véritables mesures pour être le levier de la réussite de
tous les élèves. Le SNUipp entend porter cette exigence dès
le premier trimestre de l’année scolaire avec tous ses partenaires.
Direction
et fonctionnement
Le
protocole ne règle en rien la question de la direction et du
fonctionnement de l’école. La question du temps et de la reconnaissance
des fonctions reste entière. Le ministère a fait le choix de
mettre en oeuvre un accord minoritaire rejeté par la profession
et a refusé d’ouvrir de vraies négociations prenant en compte
les revendications exprimées majoritairement par les personnels.
Le ministère a décidé de sanctionner les directeurs en blocage
administratif. Le SNUipp demande que les sanctions contre les
directeurs soient levées. Il demande que la direction d’école
et le fonctionnement fassent partie des discussions ministérielles
sur le métier d’enseignant. Dès la rentrée, le Conseil National
appelle à poursuivre l’action sur le fonctionnement et de la
direction d’école. Le Conseil National appelle à poursuivre
le blocage administratif. Il décide de réunir les personnels
sur ces questions dès la rentrée et de débattre des suites de
l’action en vue de la préparation d’Etats Généraux de la direction
et du fonctionnement de l’école, dont le SNUipp décide la tenue
avant les vacances d’automne. Il cherche à les inscrire dans
le cadre le plus unitaire possible.
EPEP
Le
SNUipp poursuit à la rentrée la campagne d’information et de
mobilisation contre les EPEP qui préfigurent un statut de directeurs
et un fonctionnement de l’école à l’opposé de nos demandes.
Le SNUipp décide d’amplifier la campagne de pétition, en s’adressant
à l’opinion publique, aux élus, ...
EVS-
AVS
Après
les rassemblements du 23 mai, les postes d’Emplois Vie Scolaire
sont maintenus. Le SNUipp a été aux côtés des personnels pour
défendre leurs droits et il interviendra en direction des ministères
concernés pour pointer les problèmes dès cette rentrée et obtenir
des réponses favorables concernant la prime de retour à l’emploi,
un réel accompagnement réalisé par des personnels qualifiés,
la mise en place de formations qualifiantes, la reconnaissance
des droits, l’amélioration salariale. En même temps le SNUipp
réaffirme son refus du développement de la précarité dans les
écoles et condamne la confusion volontaire qu’entretient l’administration
entre EVS et AVS. Il demande la définition d’emplois statutaires
avec un plan de recrutement dans les écoles pour répondre aux
besoins de nouveaux métiers pour un meilleur fonctionnement
de l’école et l’accompagnement des enfants handicapés scolarisés
en milieu ordinaire. A la rentrée le SNUipp s’engage à défendre
et organiser les EVS et AVS dans leurs revendications communes
et spécifiques et, développer des mobilisations avec la FSU.
Formation
des enseignants
A
l’heure de l’intégration des IUFM aux universités, le CN rappelle
sa demande d’un cadrage national pour répondre aux exigences
d’une même formation des maîtres, ambitieuse, sur l’ensemble
du territoire. Les bilans de l’organisation du stage filé au
cours de l’année 2006-2007 font apparaître la nécessité de mieux
prendre en compte les impératifs de formation. Dans ce contexte,
le SNUipp poursuit ses interventions sur les contenus et les
conditions de mise en oeuvre de la formation initiale des enseignants.
Il réaffirme l’importance d’une formation continue de qualité
et l’exigence de moyens nécessaires pour l’assurer sur le temps
de travail.
Carrières
L’année
même de la fin théorique du plan d’intégration des instituteurs
dans le corps des PE et presque vingt ans après le passage aux
26h+1, les inégalités dans le déroulement de carrière des enseignants,
leur rémunération, leurs conditions et leur temps de travail
méritent un réel traitement. Le SNUipp interpellera le gouvernement
à ce sujet. Il organisera dès la rentrée une campagne nationale
pour peser dans le cadre des discussions ministérielles.
Base
élèves
L’application
de Base élèves est généralisée dans certains départements, malgré
les demandes de moratoire et de bilan de l’expérimentation.
Le risque de fichage et le contenu actuel de Base élèves inquiètent.
Le SNUipp demande l’arrêt de son utilisation. Il appelle les
écoles à ne pas entrer dans le dispositif ou à neutraliser certains
champs, en particulier nationalité, absentéisme, RASED. Il soutient
les collègues contre toutes les pressions qui pourraient s’exercer..
Il demande la diffusion de logiciels qui permettent la gestion
des écoles sans possibilité d’extraction extérieure du contenu
des fichiers. Le SNUipp s’adresse largement aux personnels,
aux autres organisations syndicales, aux élus, aux associations,
et particulièrement aux organisations de parents d’élèves, pour
construire une mobilisation.
RESF
Les
arrestations de familles sans papiers et les reconduites à la
frontière risquent de se multiplier avec l’approche des vacances
scolaires et la détermination du Président de la République
à mettre en oeuvre une immigration sélective et à augmenter
les reconduites aux frontières. Le SNUipp demande aux maires
d’inscrire les écoles dès la maternelle. Plus que jamais, dans
tous les départements, le SNUipp dans le Réseau Education Sans
Frontières participera aux initiatives pendant l’été pour qu’aucun
enfant scolarisé et sa famille ne soient obligés de quitter
le territoire.
Loi
sur l’immigration
La
création d’un ministère de l’immigration et de l’identité nationale
a été dénoncé par les défenseurs des droits de l’homme et du
citoyen. Un avant-projet de loi relatif à la maîtrise de l’immigration,
à l’intégration et à l’asile vient de paraître. Ce texte durcit
encore les conditions de regroupement familial en aggravant
la loi de 2006 (connaissance de la langue, formation, ressources
indexées à la taille de la famille) et renvoie le droit d’asile
à la compétence de ce même Ministère. Le SNUipp condamne ce
projet qui porte encore davantage atteinte aux droits fondamentaux.
D’ores et déjà, le SNUipp considère que les mobilisations des
personnels sont à construire dès la rentrée. Il s’engage, avec
la FSU, à rassembler la profession le plus largement possible
en réunissant les personnels. Il recherchera l’unité syndicale
nécessaire pour peser dans toutes les discussions avec le ministère.
Il engagera une campagne d’opinion pour informer, débattre et
mobiliser sur ses propositions pour l’école.