Le
fossé se creuse entre écoles riches et écoles pauvres. Selon le
Syndicat national des instituteurs et professeurs des écoles (SNUipp-FSU,
majoritaire dans le primaire), les inégalités se seraient aggravées
depuis que les municipalités ne se contentent plus, comme la loi
les y oblige, d'assurer la construction et l'entretien des écoles
communales.
De
fait, les maires sont de plus en plus souvent amenés à prendre
en charge des dépenses relevant du fonctionnement pédagogique:
ordinateurs, sorties, voyages ou encore salaire d'intervenants
extérieurs chargés d'encadrer des activités artistiques.
Nicole
Geneix, secrétaire générale du Snuipp, estime que «les écarts
entre subventions vont de un à dix, la moyenne étant de quelque
250 francs (38,11 euros) par an et par enfant. Certains ne disposent
que de 70 francs (10,67 euros), d'autres de plus de 700 francs
(106,71 euros)». Le syndicat a annoncé hier le lancement d'une
campagne de sensibilisation sur le sujet et appelle le gouvernement
«à se saisir du problème». Tout
en reconnaissant qu'elle ne prétendait pas apporter «la solution»,
Nicole Geneix a lancé hier deux propositions: «Peut-être faudrait-il
fixer un minimum vital et instaurer un système de péréquation
entre communes?»
Alors
que les associations de parents d'élèves s'inquiètent du non-respect
de la gratuité de l'école et du coût excessif de la rentrée, le
Snuipp souligne que ces dérives ne relèvent pas de la responsabilité
des maîtres et qu'elles sont souvent la conséquence d'un «non-respect
de leurs obligations par les collectivités locales». Georges Dupon-Lahitte,
président de la fédération de parents FCPE, n'est pas convaincu
par ce raisonnement. Selon lui, les défaillances de certaines
municipalités n'expliquent pas tout: «On connaît des endroits
où la commune met beaucoup d'argent dans l'école et où, pour autant,
les professeurs ne se privent pas de solliciter financièrement
les familles. Notre combat pour la gratuité pose la question du
fonctionnement de l'école.»
De
son côté, le ministère réaffirme son attachement au «principe
de gratuité de l'enseignement public».
Dans
une circulaire du 30 mars 2001, l'Education nationale rappelait
que «ce principe concerne les activités obligatoires d'enseignement
et recouvre toutes les dépenses qui concourent à sa mise en œuvre».