Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs d'école et Pegc
Fédération Syndicale Unitaire
Section de LA SEYNE - VAR

Ne dites jamais
"dans mon château"...

Mœurs et usages des riches.

La jet-set n'est que l'écume d'un monde où l'on préfère rester entre soi.

Le hit-parade des milliardaires

Economie


Le Nouvel Economiste publie la liste des 500 premières fortunes mondiales.
Challenge celle des 500 premières fortunes françaises. Informations.

 

04 Août 2001

L'Humanité quotidienFORTUNES

Ne dites jamais " dans mon château "...

Mœurs et usages des riches. La jet-set n'est que l'écume d'un monde où l'on préfère rester entre soi.

Hermine de Clermont-Tonnerre, assure Florence Belkacem dans VSD, n'a rien d'une héritière et mène sa vie comme bon lui semble au sein de la jet-set. Hermine, elle, aime par-dessus tout son chien Gaspard Icare Balthazar, avec qui elle fait de la moto et du parapente. Il a déjà eu les oreilles et la queue teintes en violet, raconte Bruno, son assistant. C'est désopilant ! Elle a horreur des play-boys parce ce que ce qu'elle recherche, " c'est avant tout l'échange intellectuel et la complicité ". Pour teindre un chien en violet, ça aide. Elle figure régulièrement dans les carnets mondains des magazines people, mais affirme ne rien connaître à l'histoire des Clermont-Tonnerre, devenus ducs en 1571 sous le règne de Charles IX. C'est une des figures de cette jet-set dont on parle et dont on en fait des films. Futilité. Inutilité. Ce ne sont pas les riches mais l'écume de la richesse. 1 000 personnes qui écument la planète, les boîtes de nuit et les fêtes privées. Comme celle que donne chaque année dans sa villa de Saint-Tropez le milliardaire américain Tony Murray, avec 1 500 invités. Il faut en être. Il faudra être dans quelques jours à la soirée à Ibiza de Cathy et David Guetta, propriétaires des Bains. Il fallait être à celle donnée à Punta del Este en Uruguay par le milliardaire brésilien Gilberto Scarpa, dont les centaines d'invités arrivés en jet avaient voyagé en première classe aux frais de leur hôte pour découvrir dans un château de cristal le défilé de jeunes gens d'une exceptionnelle beauté choisis lors d'un casting mondial. Addition : 6 millions de dollars...

Le monde de la jet-set se confond-il précisément avec l'univers des très (très) riches ? Oui et non. Non, parce qu'il rassemble aussi des stars des grands et petits écrans, des sportifs, des fêtards professionnels et commensaux perpétuels des tables bien garnies. Chacun connaît les noms de Massimo Gargia, Emmanuel de Brantes. L'un et l'autre du reste se disputant le même terrain...Les vrais riches en sont parfois. Le couturier Valentino reçoit en permanence dans sa maison de Capri, son chalet de Gstaad, son château en France, son hôtel particulier de Londres, son palais ou sa villa de Rome, son yacht de soixante mètres.

Les vrais riches toutefois ont tendance à préférer leurs propres fêtes, l'ombre des châteaux du bordelais, les hôtels particuliers parisiens. Le Figaro Magazine relatait voici peu l'anecdote des dix-huit ans d'Agathe, fille de Michel David-Weill (Banque Lazard, 17e fortune française, 10 000 millions de francs). Les trottoirs de toute une rue de Paris, fermée à la circulation la veille, étaient le lendemain entièrement couverts des bouquets de fleurs déposés par les domestiques qui avaient fait le ménage. Bernard Arnault, piqué de musique et d'art, préfère faire venir Rostropovitch pour des concerts privés dans son prestigieux château d'Yquem, racheté à la famille Lur-Saluces. Il pense transférer le festival d'Evian dans son autre propriété bordelaise de château Cheval-Blanc. Ceux-là se déplacent en jet privé. Prix d'un Falcon, un classique, 100 millions de francs. La compagnie Executive Jet, propriété de Warren Buffet, deuxième fortune mondiale, vient de commander plus de 450 nouveaux appareils pour répondre à la demande croissante de ses 1 600 clients. Coût pour un forfait de cent heures de vol pour cinq ans : 42 millions de francs, plus 35 000 francs mensuels de frais d'entretien.

La richesse entretient la forme. Lindsay Owen-Jones (PDG de L'Oréal) est un skieur de haut niveau, il a terminé troisième des 24 Heures du Mans en 1996 sur une McLaren et deux fois la Coupe Zegna dans la régate italienne de Portofino, à bord de son voilier de vingt mètres. On chasse, en Sologne ou en Afrique, on bronze, on pratique des sports avec en général des moniteurs particuliers. On fait venir à domicile masseur, coiffeur, cuisiniers : compter pour un dîner entre amis de 45 000 à 50 000 francs. On prend des leçons d'escrime, des cours Internet à domicile (de 3 000 à 4 000 francs de l'heure). On achète bien sûr des tableaux de maître. Des théâtres. François Pinault a acquis le bail du théâtre Marigny à Paris. On sait qu'il va créer sur les anciens terrains de Renault à Boulogne-Billancourt le premier grand musée privé de France avec plus d'un millier d'ouvres. Pure générosité ? · voir, puisque, selon certaines sources, les subtilités de la fiscalité de haut vol pourraient peut-être lui permettre de réaliser en fait des économies. Hubert Martigny (Altran Technologies, 44e français, 4 381 millions de francs) a acheté la salle Pleyel 40 millions. C'était une histoire d'amour, car c'est dans cette même salle qu'il avait rencontré son épouse, chef d'orchestre. Il est heureux que l'argent soit allé aux gens de goût... Un témoin raconte avoir trouvé dans une villa regorgeant d'ouvres d'art quatre dessins de Picasso installés dans les toilettes...

Les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot ont consacré plusieurs ouvrages à la richesse et à ses codes : " Les nouveaux milliardaires ne rêvent que de s'acheter un vignoble, un château, des forêts, des ouvres d'art... comme s'ils voulaient donner des racines profondes, culturelles et sociales à leur réussite financière. "

Òtre riche s'apprend. Il y a pour cela les lycées de prestige, les meilleures écoles, les " summer camps " aux Etats-Unis, à Paris l'Ecole alsacienne, près de Lausanne l'école Beau-Soleil (300 000 francs par an). Les études brillantes, la culture fréquentée très tôt, la pratique des sports sont un dû. L'échec est un drame, un camouflet menant parfois au suicide. Enfin, le mauvais goût n'est jamais totalement écarté. Eviter de s'acheter par exemple une montre de plongée Chopard en rubis saphir et caoutchouc pour 80 000 francs. En particulier si on ne plonge pas et surtout, surtout ne dites pas : " dans mon château "...On dit : " à la maison ".

Reste le vrai mystère des riches. Comment le devient-on ? Des fortunes s'accroissent. Certaines réussites spectaculaires ont surgi du néant. Il faut cependant, de manière générale, une mise de départ. Comment êtes-vous devenu milliardaire, demandait-on un jour à un très riche Américain. " Eh bien, c'est simple, j'ai trouvé une pomme dans la rue, je l'ai nettoyée fait briller et je l'ai vendue... Alors ? Avec ça j'ai acheté deux pommes, j'ai fait la même chose et j'ai pu acheter un panier de pommes...Oui, alors ?... Eh bien j'ai nettoyé les pommes je les ai fait briller et j'ai reçu à ce moment le télégramme m'annonçant que j'héritais de mon grand-père... "

M. U.


04 Août 2001

FORTUNES

Au hasard des classements

Ernest-Antoine Seillière. Le patron du MEDEF a illustré sa conception de la refondation sociale dans l'affaire AOM-Air Liberté, dont il est le principal actionnaire, en s'en lavant les mains. Avec la famille Wendel il est quarantième du classement français : 4 795 millions de francs.

Silvio Berlusconi. Le premier ministre italien a illustré à Gênes ses conceptions démocratiques. Au contrôle quasi total de la presse et des télés, il ajoute la politique des grenades lacrymogènes et des coups de feu. C'est le premier Italien du classement mondial , 29e de la liste, avec 10,3 milliards de dollars.

Isidore Partouche. Que l'on perde ou que l'on gagne à la roulette ou devant les machines à sous, c'est toujours lui qui rafle la mise. Propriétaire de 25 casinos et de 12 hôtels, il est avec sa famille 80e du classement mondial, avec 2 030 millions de francs.

Philippe Foriel Destezet. Le fondateur de l'agence d'intérim Ecco, puis créateur d'Adecco, leader mondial du travail temporaire, n'a pas à redouter la précarité, mais préfère l'Angleterre pour sa sécurité fiscale. 138e mondial, il est à l'abri avec 3,2 milliards de dollars.

Famille Peugeot. Ça roule pour les héritiers très discrets, qui possèdent toujours près d'un quart du capital de PSA. Ils sont neuvièmes du classement français, avec 21 038 millions de francs.

Richard Branson. Le patron de Virgin a perdu 1,5 milliard de dollars l'an passé. Sa compagnie aérienne bat de l'aile, mais il continue ses balades en montgolfière. Les tarifs de sa compagnie ferroviaire sont deux fois plus chers que les autres, mais ses trains arrivent quand même en retard. Il est 272e mondial, avec 1,8 milliard de dollars.

Serge Dassault. Les profits des Mirage ne sont pas virtuels et l'aéronautique a des ailes. Il est avec sa famille 75e mondial avec 5 milliards de dollars.

Alain Afflelou. Il n'est pas fou, Afflelou. Ses lunettes sont pratiques, pas chères, mais rapportent gros. Il passe de la 283e place au classement français à la 258e avec 500 millions de francs.

Jerry Yang. Le cofondateur de Yahoo n'en est pas le patron et a perdu 82 % en un an avec la chute de ses cours en Bourse. · trente-deux ans, il est cependant le deuxième plus jeune milliardaire du classement mondial, au 490e rang, avec 1 milliard de dollars.

Pierre Bellon. Avec la Sodexho, il est en hausse de 40 %. · la cantine, le rapport qualité/prix est plutôt stagnant. Avec sa famille, il est 16e du classement français, avec 11 013 millions de francs.

Serge Kampf. Fondateur de la société de services Cap Gemini Sogeti. Il est l'auteur de ce slogan à usage de son entreprise : " Il faut déstabiliser les hommes pour leur apprendre à se dépasser. " 29e du classement français avec 6 067 millions de francs, il n'est pas déstabilisé.

François Michelin. La vague de suppression d'emplois d'il y a deux ans n'a pas dégonflé le numéro deux mondial du pneu. Avec sa famille, il gagne trois places au classement français et est 19e avec 9 483 millions de francs.


04 Août 2001

FORTUNES

Le hit-parade des milliardaires

Economie
Le Nouvel Economiste publie la liste des 500 premières fortunes mondiales.
Challenge celle des 500 premières fortunes françaises. Informations.

Depuis le premier classement des fortunes françaises établi par le magazine Challenge en 1996, la fortune de Liliane Bettencourt a progressé de 164 %. Celle de Bernard Arnault de 340 %, celle de François Pinault de 625 %. La famille Bouygues gagne 481 %, la famille Peugeot 219 %, la famille Mulliez (Auchan) 102 %.

Nonobstant la vanité des choses de ce monde, on se faisait un peu de mauvais sang à voir le Nasdaq, le Dow Jones, le CAC 40 ou le Nikkei jouer au Space Moutain ou au train fou de la mine façon Dysneyland. Chutes vertigineuses, rebonds temporaires, nouveaux niagaras. Avec tout ça, les vilaines nouvelles d'une économie américaine au taux de croissance en stagnation. Licenciements par paquets de 10 000, 40 000 annoncés en un seul jour à la mi-juillet, fermetures de sites par dizaines. Où en sont, non pas les riches - considérés comme tels par les Français à partir de 50 000 francs par mois - mais les très riches ? Le classement mondial des grandes fortunes établi chaque année aux Etats-Unis par le magazine Forbes et repris en France par le Nouvel Economiste, comme le classement des 500 plus grandes fortunes professionnelles françaises établi chaque année par Challenge sont tombés. Les très riches le sont toujours et même plus. 538 personnes dans le monde possèdent une fortune supérieure à un milliard de dollars (7,5 milliards de francs), pour un total de 1 730 milliards de dollars supérieur au produit intérieur brut de la France. 271 milliardaires de la liste Forbes sont américains, comme huit des dix premiers de la liste. 46 Américains ont cependant disparu de la liste de l'an passé ainsi que 43 noms d'autres pays avec, il est, vrai certains effondrements spectaculaires liés aux valeurs technologiques, notamment au Japon. Masayoshi Son, Yasumutis Shigeta : maillons faibles ! Sortis !

En tête du classement, l'inusable Bill Gates. Il a un peu souffert de quelques péripéties affectant Microsoft (au fait, où en est le partage annoncé du groupe pour fait de monopole ?) en perdant 1,3 milliard de dollars. Il est toujours à la tête de 58,7 milliards. Le cas de son ami Warren Buffett est intéressant. Deuxième de la liste avec 32,3 milliards pour sa participation personnelle aux opérations de placement de sa société Berkshire Hathaway, il déclarait lors de l'assemblée générale de son groupe, en appelant non sans humour ses actionnaires à se calmer : " Nous nous sommes jetés dans le XXIe siècle en investissant dans des industries aussi pointues que la brique, les tapis et la peinture. " · noter également le cas - une curiosité génétique ? - de la famille Walton avec le groupe Wal-Mart (distribution). Jim, John, Robson et Alice et Helen occupent de la septième à la dixième place (ex-aequo pour les deux dernières) avec chacun(e) de 18,8 à 18,5 milliards.

Et que font nos nationaux ? La discrète Liliane Bettencourt, madame L'Oréal, est quinzième avec 15,6 milliards - " parce qu'elle le vaut bien " - et précède les deux duettistes Bernard Arnault (LVMH, 10,7 milliards, 26e) et François Pinault (PPR, 6,3 milliards, 47e).

Le tiercé national gagnant se retrouve bien sûr en tête du classement de Challenge. Lequel apporte en outre diverses précisions. Depuis le premier classement des fortunes françaises établi par le magazine en 1996, la fortune de Liliane Bettencourt a progressé de 164 %, celle de Bernard Arnault de 340 %, celle de François Pinault de 625 %. La famille Bouygues gagne 481 %, la famille Peugeot 219 %, la famille Mulliez (Auchan) 102 %.

Du coup, Challenge se prend pour l'Humanité de 1936 : " Et tout cela pour dire quoi ? Simplement que nos milliardaires se portent bien, merci. " Sans doute faudrait-il rassurer Laurent Fabius, dont on sait qu'il s'inquiète beaucoup de " l'attractivité de la France " en raison des contraintes pesant sur les grands groupes et sur les grandes fortunes.

Cela dit, tout n'est pas rose et le repli, réel, des valeurs technologiques a fait reculer la fortune cumulée des 500 gagnants, de 1 259 milliards de francs à 1 163 milliards. Ainsi Bernard Arnault, qui avait en 2000 pris la pole position à Liliane Bettencourt, se retrouve-t-il deuxième. Ainsi la famille Dassault perd-elle 9 milliards de francs à cause de Dassault Systèmes. Il en reste 33 à Serge Dassault. Repli donc, sauf que l'explosion de la high-tech avait porté, en 2000, les fortunes françaises cumulées à un niveau jamais atteint. Le total n'était que de 800 milliards de francs en 1999.

Reste, écrit le magazine, qu'en France " la roue de la fortune tourne à plein régime. Les riches sont de plus en plus riches. Mais ils sont également de plus en plus nombreux. Un signe parmi d'autres : en 1996, pour établir notre classement, nous disposions d'une liste de 600 candidats. Aujourd'hui, il nous faut trier parmi 4 000 éligibles et l'affinement de notre outil de recherche n'explique pas tout. (...) Qu'est-ce qu'un riche ? Selon l'administration fiscale, un contribuable peut prétendre à ce titre à partir de 4,7 millions de francs de patrimoine professionnel et personnel, seuil de déclenchement de l'impôt sur la fortune. Mesuré à cette aune, le nombre de riches a quasiment doublé depuis la création de l'ISF, en 1982, passant de 117 000 à 212 000, et ce malgré les relèvement successifs - cette année exceptée - de la tranche d'imposition ".

Les riches sont-ils égaux ? Oh que non ! Les dix premiers détiennent à eux seuls 50 % de la richesse cumulée des 500 du classement. De fait, le dernier, Didier Cazeaux, des chantiers navals Guy Couach, se traîne en queue de peloton avec 200 millions de francs en construisant des yachts géants de 45 mètres. Il est en baisse, mais les effectifs de l'entreprise sont passés de 130 à 300 personnes. Maillon faible ? · voir. La famille Lacoste, avec 280 millions de francs, va-t-elle se retrouver sans chemise ? Non, car elle est en hausse avec un résultat net en 1999 qui frôlait les 80 millions. La vache folle a frappé Jean-Paul Bucher (Restauration Groupe Flo, Hippopotamus). Il perd un tiers de sa fortune et se retrouve à la 399e place avec 296 millions. Univers impitoyable.

Mais qu'en est-il de nos amis les golden boys (and girls) d'Internet qui ont joué un max sur le boom. Paysage contrasté après (?) la bataille. En 2000, ils étaient une centaine à entrer dans le classement. Nombre d'entre eux sont sortis. Une trentaine d'autres sont entrés, mais au total le nombre de milliardaires issus de la Net-économie figurant dans le classement de Challenge a crû de 400 % depuis 1996. Ceux de l'agroalimentaire de 175 %, ceux des services et de la distribution de 60 %. Ceux de l'industrie lourde et du PTP de 11 % seulement. Ceux de la pharmacie-chimie-cosmétiques vont leur train, en hausse de 33 %.

Où sont-ils ? 274 fortunes du classement sont en ×le-de-France, 54 en Rhône-Alpes, 27 en Aquitaine (les grands crus bordelais tiennent la route), 23 en Nord-Pas-de-Calais, 22 en PACA... Ils sont deux en Basse-Normandie.

Et les disparus ? Il y a Nicolas Gaume, jeux vidéo, passé de 912 millions de francs à 48 millions ; Michel Meyer, Multimania, de 674 millions à 35 ; Bernard Ochs, NetValue, de 111 à 8 ; Eric et Hervé Caen, Titus Interactive, de un milliard à 65 millions...Misère, misère. " La soif du riche ne le laisse par dormir ", ainsi nous faut-il le secours de la Bible : " Un piquet s'enfonce entre deux pierres jointes. Entre vente et achat, une faute s'introduit " (Ecclésiastique, 27-8).

Maurice Ulrich


04 Août 2001

FORTUNES

Les riches qui perdent

Les très riches se portent de mieux en mieux, mais leur bonne santé masque des disparités à ne pas omettre. Sur les douze derniers mois, les chutes incontrôlées des plus hauts sommets de la fortune vers un patrimoine moins confortable se sont multipliées. La chance ne semble pas avoir souri à toutes les plus grands portefeuilles nationaux et planétaires.

La crise récente des nouvelles technologies fait figure de gros point noir. L'année dernière, plus de cent directeurs de start-up entraient dans le classement des cinq cents plus grosses fortunes françaises. Menacés par la stagnation boursière de la valeur des actions de ces nouvelles oasis du profit, bon nombre d'investisseurs n'ont pas pris le risque de se jeter à l'eau sans bouée de sauvetage. Les premières conséquences n'ont pas tardé à se faire sentir et les exemples ne manquent pas pour orner le comptoir des grands déchus. En l'espace d'un an, la fortune de Thierry Thévenet est passée de 600 MF à 40 MF. Son cas est loin d'être atypique. Le PDG de la Web Agency a vu son action flamber au cours des sept premiers mois, sa valeur étant multipliée par 60. L'ascension fut fulgurante et la chute vertigineuse. Sa fortune virtuelle est restée illusoire. La nouvelle économie n'en demeure pas moins l'une des voies d'accès les plus rapides au cercle fermé des 144 milliardaires français. Les quinze " nouveaux très riches " issus de l'électronique peuvent en témoigner.

Le même phénomène est observable à l'étranger. Si Bill Gates est parvenu à garder sa couronne d'homme le plus riche du monde grâce à une forte et inattendue reprise du cours de son action, il fait figure d'exception. Tim Koogle de Yahoo ou Jay Walker de Priceline.com ne portent plus le blason des milliardaires. Le cas du Japonais Yasumitsu Shigeta n'étonne plus. Patron d'une entreprise de téléphonie mobile, il était à la tête d'un empire estimé à 25 milliards de dollars en 1999. Deux ans plus tard, il n'en possède plus que 360 millions.

Un autre aspect peut également expliquer les pertes astronomiques d'anciens milliardaires. Le poids du dollar affecte fortement les patrimoines composés de devises non américaines qui donnent des signes de faiblesse. La dévaluation du yen a partiellement facilité les sorties de 14 Japonais du classement des 500 individus planétaires possédant au moins un milliard de dollars. Quoi qu'il en soit et même si certains multimillionnaires voient fondre leur fortune, ils demeurent, dans la grande majorité des cas, dans une situation confortable. En 2000, deux membres du groupe Avenir Telecom, Jérôme Borie et Robert Schiano, ont beau avoir subi une amputation à 95 % de leur fortune, ils restent les - heureux ? - propriétaires respectifs de 209 et 325 millions de francs !

Maxence Gorréguès

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