Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs d'école et Pegc
Fédération Syndicale Unitaire

Section de LA SEYNE - VAR

COMMUNIQUE SNUipp APRES LA REUNION ZEP-REP DU MARDI 23 MAI

Les enseignants de la ZEP (Zone d’Education Prioritaire) et plus largement du REP (Réseau d’Education Prioritaire) étaient réunis ce mardi 23 mai à l’initiative du SNUipp.

Après le grand mouvement de cette année pour une Ecole de la réussite de tous les élèves, le syndicat tenait à faire un point sur les questions directement liées à l’Education prioritaire. En effet, « la relance de la politique des ZEP » annoncée l’an dernier par la Ministre Ségolène Royal n’a pas été sans conséquences sur le fonctionnement des écoles.

A La Seyne, ZEP la plus en difficulté de l’Académie, la politique de « réformes » à moyens constants aboutit à la fermeture de deux classes (1 à Giono, 1 à Hugo). Et encore, on sait que l’action a empêché d’autres fermetures annoncées. Les enseignants et les parents d’élèves ne se résignent évidemment pas au maintien de ces fermetures. Une délégation était encore reçue ce mercredi à l’Académie.

En maternelle ZEP, alors qu’il y a des enfants inscrits en liste d’attente, deux fermetures étaient prévues et ce, en contradiction totale avec tous les discours ministériels depuis des années sur la priorité des priorités pour améliorer la réussite scolaire ultérieure : la scolarisation des enfants dès 2 ans. Les effectifs en maternelle devraient tendre vers les 20 par classe si l’on veut vraiment que chaque enfant bénéficie d’une aide individualisée, de conditions de travail décentes permettant d’acquérir une meilleure maîtrise de la langue orale et écrite.

La direction d’école nécessite une amélioration des décharges pour permettre, en particulier, une meilleure relation avec les familles et les autres acteurs (médecine scolaire, réseaux d’aide…).

Cette année encore, les Réseaux d’Aide Spécialisée n’ont pas été complètement pourvus par des enseignants spécialisés. C’est pourtant là que les besoins sont les plus criants, les plus nombreux et ce d’autant plus depuis la fermeture de l’Ecole de « la Dominante » l’an passé.

La Seyne, 32ème parmi les 50 villes les plus en difficultés en France n’a pas vu sa ZEP classée « Zone violence ». Ironie de l’actualité quelques mois après… Il doit y avoir des technocrates parisiens chargés de ces choix judicieux… Il faut dire que ce classement donne droit à une indemnité pour les fonctionnaires de ces quartiers… Il n’y a pas de petites économies.

L’extension de la ZEP au REP a vu une réelle détérioration de la situation : à moyens constants, on a quasiment doublé le nombre d’élèves concernés. Résultat par exemple, le nombre des sorties à Janas a été divisé par deux. On garde le même gâteau, on invite deux fois plus de convives et on appelle ça une « réforme ». Il en est des crédits comme des sorties à Janas : toujours moins et ils se trouvent dilués dans des actions dites « transversales » dont chaque élève est loin de profiter.

Le comble est que le Ministère voulait instaurer des « Contrats de réussite » dans les ZEP. Déjà, ce terme de contrat emprunté au « privé » avait éveillé les soupçons des enseignants. Ils avaient été réunis l’an passé pour en « parler ». A cette occasion, ils avaient rappelé avec force leur attachement au service public d’Education nationale et leur refus de toute privatisation même larvée, de toute « marchandisation » de l’Education, de toute « municipalisation ». Ils avaient exprimé clairement ce qu’il leur semblait nécessaire -dans un premier temps- pour améliorer la réussite de leurs élèves (voir plus haut). Un document avait alors été préparé par l’Administration dans lequel il était demandé la création de 6 postes d’enseignants, un poste d’Assistante sociale… Surprise ! Le document de retour du rectorat a été réécrit ; les moyens demandés : disparus !

Ainsi, une nouvelle fois, les discours et les actes sont en totale contradiction. Il est vrai que les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Et seuls les naïfs auront eu la faiblesse de croire aux grandes déclarations de bonnes intentions : « Charte pour bâtir l’Ecole du XXIème siècle », « Contrat Educatif Local » : tout cela pour toujours moins d’Ecole, toujours des « économies » sur le dos des enfants !

En ce qui les concerne, les enseignants de la ZEP de La Seyne ne se sentent liés en rien par ce « Contrat de réussite » concocté sans eux et donc contre l’intérêt de l’Ecole publique et de ses élèves.

Le 8 juin, à Paris, le SNUipp organise une rencontre sur la question des ZEP. Nul doute que toutes ces questions seront débattues par les enseignants des différentes ZEP de France rassemblés ce jour-là pour transformer l’Ecole, pour qu’un jour, on n’ait plus besoin de ZEP.

La nécessité d’un budget 2001 à la hauteur des besoins sera certainement au centre des débats.

La Seyne le mercredi 24 mai 2000.