NON au projet de loi Fillon

Transformation progressiste de l’école


Quelle société fabriquent-ils ?
En France la part des salaires dans le Produit intérieur brut a chuté de 9 points en 20 ans. En une année, ces 9 points représentent 130 milliards d’Euros supplémentaires qui vont rémunérer le capital. C’est deux fois le budget de l’Éducation nationale.

Inégalités
Les enfants d’ouvriers, qui représentent 31 % des élèves de 6ème, ne représentent plus que 18,2 % des admis aux baccalauréats (soit une sous-représentation de 1,7) et 11,4 % des admis au baccalauréat S (soit une sous-représentation de 2,7). Au bout du compte, les fils de cadres ont 2,9 fois plus de chance que les ouvriers d’avoir leur Bac et 8 fois plus d’obtenir un bac S !

A 18 ans, près d’un jeune sur cinq a déjà arrêté ses études. Près de trois enfants d’ouvriers sur 10 contre 5 % des enfants de cadres ont arrêté leurs études. A l’inverse, 45 % des enfants de cadres sont soit à l’université, soit en classes préparatoires…
Les enfants d’ouvriers et d’employés, qui constituent 60 % des actifs, ne sont que 22 % des étudiants à l’université à 18 ans, et encore moins plus tard.

Observatoire des inégalités statistiques portant sur l’ année 2002

 

Après s’être attaqué à la protection sociale, aux retraites, à la décentralisation, au code du travail au travers des 35 heures et de la « loi de cohésion sociale », le gouvernement veut engager une réforme du système éducatif. Ces différentes réformes visent une restructuration durable du paysage social et des solidarités nationales qui l’organisent afin de mieux servir les intérêts des puissances de l’argent.

Le projet Fillon de réforme de l’École prend tout son sens dans ce contexte d’attaque généralisée.

La concertation servie comme alibi,  c’est dérisoire
Le ministre affirme qu’il a été construit dans la concertation avec l’ensemble des acteurs concernés. Or, le grand débat sur l’école n’a pas débouché sur ce qui nous est présenté aujourd’hui. Par ailleurs l’ensemble des partenaires sociaux ou presque, ont condamné le projet lors du Conseil Supérieur de l’Éducation du mois de décembre dernier. Drôle de conception de la démocratie et de la concertation !

L’école a besoin de se transformer
Aujourd’hui, personne ne conteste le besoin qu’a l’école d’évoluer pour s’adapter mieux aux exigences nouvelles.  Notre société en bute aux inégalités sociales dans et hors l’école n’apportera de réponse à cette question qu’en les dépassant et en engageant des transformations sociales en profondeur.

Pour faire reculer les inégalités sociales dans l’école, le ministre propose de réduire les enseignements à une peau de chagrin en forme de SMIC culturel.

Aux uns, les plus nantis au plan culturel une culture scolaire complexe et diversifiée, aux autres, ceux pour lesquels il faudrait aujourd’hui concentrer les efforts, une culture scolaire au rabais.

On en voit d’ailleurs déjà les effets néfastes dans les mesures de carte scolaire qui sont en train d’être prises à l’heure actuelle. Faute de moyens budgétaires, des options sont supprimées dans de nombreux établissements, des postes d’enseignants et des heures de surveillance supprimés.

Lorsque le ministre de la fonction publique indique « qu’il faut sortir de cette logique de remplacement des fonctionnaires qui partent à la retraite » nous avons idée de ce qui pourrait se passer dans les années à venir. La réforme de l’école servira aussi à diminuer les dépenses publiques de l’État.

La loi de décentralisation votée au printemps dernier, non seulement va étrangler les collectivités territoriales, mais créer de plus, de nouvelles inégalités au sein des établissements scolaires.

Porter ensemble l’ambition de l’excellence pour toutes et tous
Notre ambition est tout autre. Parce que nous pensons tous les enfants capables d’apprendre, nous visons, pour toutes et tous, une culture scolaire de haut niveau dans une scolarité portée à 18 ans au sein de laquelle l’école maternelle prend toute sa place.

Depuis plusieurs semaines, la contestation gronde dans les établissements scolaires et les écoles. Les personnels de l’Éducation Nationale, les lycéens multiplient les initiatives contre les mesures préconisées par le projet de loi Fillon.

Réforme du bac retirée, un premier succès.
Pour autant, le danger demeure  que cette disposition soit transférée sur la voie réglementaire, hors de tout contrôle populaire. Vigilance donc !

Et il s’agit bien aujourd’hui de combattre l’ensemble de cette réforme. Le gouvernement, sa majorité de droite veulent réorganiser l’école pour qu’elle s’adapte aux exigences du MEDEF en terme d’employabilité des jeunes, d’individualisme et de conformisme social. Servir les projets du capital ou rechercher l’épanouissement humain, c’est un choix de société et de civilisation.

Faire le choix du progrès humain
Les politiques libérales ne laissent rien en place, elles s’attaquent à toutes les activités humaines pour les réduire à l’état de marchandises. Les savoirs, la culture, l’école, les ressources naturelles essentielles, l’intérêt général sont pliés aux lois du marché. Solvable tu achètes, non solvable tu t’abstiens. Il est temps d’enrayer ce mouvement qui emporte tout.