Dans
l’action pour une véritable programmation pluriannuelle
Texte
action du 13/11/00
Le dernier
Conseil National du SNUipp a apprécié la mesure du projet de budget
2001 prévoyant 800 créations de postes dans les écoles comme une
première brèche dans le dogme du gel de l’emploi public, marquée
par les actions, les grèves de février et mars derniers.
Le budget
adopté reste cependant loin des attentes exprimées par les parents
et les enseignants et ne permettra pas de véritables ruptures
dans le quotidien des écoles.
Le SNUipp
se prononce depuis longtemps pour un grand débat national débouchant
sur une loi de programmation.
Le budget
2001 est annoncé par le gouvernement comme la première étape du
plan pluri-annuel annoncé au soir des manifestations du 16 mars
dernier par le Premier Ministre.
Celui-ci
sera dévoilé mercredi 15 novembre.
Pour le
SNUipp, l’ambition doit être forte, elle doit reposer sur la volonté
de réussite de tous les élèves (15% d’entre eux sont considérés
comme en échec lourd).
Cette ambition
suppose des mesures cohérentes dans tous les domaines (orientation,
objectifs, priorités, moyens, structures...).
Son contenu et ses objectifs doivent être ambitieux pour programmer
l’avenir, transformer l’école, permettre de lutter contre les
inégalités à l’école.
Il doit marquer une première volonté de rompre avec la situation
actuelle des écoles et des élèves.
Sa hauteur doit permettre un changement réel que parents et enseignants
pourront mesurer.
Pour le
premier degré, ce plan devra programmer les recrutements et créations
de postes d’enseignants pour :
- assurer
le rattrapage des retards importants observés dans des départements.
- engager
les recrutements nécessaires pour compenser les départs à la
retraite des années à venir, mettre un terme au recours massif
aux listes complémentaires, développer en conséquenceles moyens
en formation
- engager
la transformation de l’école afin de permettre la réussite de
tous, répondre à la revendication de « plus de maîtres que de
classes », changer réellement le quotidien des écoles maternelles
et élémentaires (effectifs, temps pour la concertation et le
travail en équipe, moyens de remplacements, décharges de direction,
postes AIS, scolarisation des 2/3 ans, frais de déplacement...).
- assurer
une formation et un enseignement de qualité dans toutes les
disciplines et prendre en charge les nouveaux enseignements,
particulièrement pour les langues vivantes et le développement
des TICE afin de sortir du bricolage actuel et réduire les disparités
au niveau des écoles et des départements.
- entamer
un plan de réduction du temps de service en présence des élèves
pour tous (avec maintien des 26 heures dues aux élèves)
Le SNUipp
propose de construire un grand mouvement pour faire prendre en
compte ces exigences et d’engager à cette fin avec les personnels
un processus d’actions intégrant l’objectif de construction d’une
grève nationale unitaire au début du second trimestre, notamment
au moment de la carte scolaire .
Dans ce
cadre, il décide d’une première étape nationale d’action avant
les congés de Noël.
Il se prononce
pour une manifestation nationale unitaire, à Paris ou répartie
sur 3 pôles.
A cette
fin, il continue à rechercher l’unité dans le cadre de la FSU
et avec tous les syndicats enseignants et association de parents.
Il organisera
la consultation des personnels pour apprécier les mesures gouvernementales,
établir avec eux les besoins des écoles et des départements et
décider les modalités de l’action dans le cadre du processus engagé.
Direction
d’école
Des négociations vont s’ouvrir.Les propositions du ministère doivent
enfin répondre aux revendications sur la direction et le fonctionnement
des écoles (conditions de travail, temps de décharge pour toutes
les écoles, rémunérations, responsabilité, rôle du Conseil des
maîtres, temps pour le travail en équipe) exprimées depuis plusieurs
années et renforcées depuis la rentrée par la grève administrative
et lors de la journée nationale du 15 novembre.
Le SNUipp appelle à la poursuite de la grève administrative et
s’engage à consulter les collègues sur les propositions du ministère
et sur la poursuite des actions engagées.
SEGPA
Il est impensable que les instituteurs et les PE de SEGPA-EREA
soient à la rentrée 2001 les seuls enseignants de ces structures
du second degré à ne pas avoir obtenu le passage aux 18h.
La grève unitaire du 21 novembre sera une première étape dans
une action déterminée pour obtenir satisfaction.
Aides éducateurs
Après la réussite de la journée d’action du 25/10, le CN appelle
tous les militants du SNUipp à aider au succès des listes communes
SNU/SNES pour les élections aux conseils académiques des aides
éducateurs. Le SNUipp rappelle sa demande d’une transformation
urgente du dispositif AE en emplois publics statutaires.
PEGC
Le ministère engage une concertation. Il a reçu une délégation
SNUipp-SNES-SNEP sur l’amélioration de la situation des PEGC et
des CE d’EPS. Des mesures sont envisagées dans le cadre du budget
2002 mais aucune proposition concrète n’a été formulée. Le collectif
PEGC SNUipp-SNES-SNEP est demandeur d’un plan qui permette l’accès
effectif des PEGC à l’indice terminal 782 et qui envisage la mise
en extinction des PEGC et l’assimilation au corps des certifiés.
Débuts
de carrière
Les réunions de débutants autour du film « 1ère classe » ont lieu
actuellement dans les départements. Il convient d’assurer la diffusion
et la collecte du questionnaire. Dans ce cadre, le SNUipp organise
le 18 janvier une journée nationale de restitution rassemblant
plusieurs centaines de débutants (3 ou 4 par département). Le
mercredi 22/11, au Salon de l’éducation, le SNUIpp organise un
débat « la parole aux débutants » qui sera un premier retour de
cette campagne. Le CN appelle à en assurer le succès public.
Salaires
Au moment où s’ouvrent des négociations salariales dans la Fonction
Publique et où des mobilisations se poursuivent dans le secteur
privé, l’aspiration à une augmentation des salaires grandit chez
les personnels, légitimée par la nécessaire répartition des fruits
de la croissance.
Le SNUipp
s’engagera dans le cadre de la journée nationale d’action du 21
novembre (jour d’ouverture des négociations) à l’appel de la FSU,
la CGT et FO afin d’exiger du gouvernement une progression du
pouvoir d’achat et une reconstruction de la grille favorisant
notamment les bas salaires. Il travaillera à poursuivre la construction
d’une mobilisation pour faire pression sur les négociations (n’excluant
pas une grève unitaire Fonction Publique).
Sommet
européen de Nice
Le SNUipp se reconnait dans la démarche décidée par la FSU (texte
suivant).
Pour une
autre Europe, civique et sociale Pour garantir de vrais droits.
Le prochain sommet de l’Union Européenne aura lieu à Nice les
6, 7 et 8 Décembre prochain.
Il marquera
la fin de la présidence française de l’Union Européenne. Ce sommet
a comme ordre du jour la modification des traités européens en
vue de l’élargissement de l’Union européenne. Il s’agit notamment
de modifier les règles de prise de décision. La Commission européenne
veut saisir cette occasion pour élargir ses compétences en matière
de négociations internationales par la suppression de la règle
de l’unanimité actuellement en vigueur pour tout ce qui concerne
le commerce des services. Elle aurait ainsi toute latitude pour
généraliser la libre concurrence dans ce secteur ce qui mettrait
en cause des Services Publics aussi vitaux que ceux de l’Education,
de la Santé et de la Culture. Il doit également adopter l’Agenda
social et de la Charte des droits fondamentaux. Le sommet de Nice
sera une étape importante dans la construction européenne. C’est
l’occasion d’affirmer notre volonté de construire une autre Europe,
une Europe qui tire vers le haut l’ensemble des droits, une Europe
qui garantisse des droits sociaux pour toutes et tous. La FSU
rappelle que la construction européenne doit être réorientée pour
intégrer des dimensions étouffées par la logique libérale : il
faut développer la démocratie, et donc créer des mécanismes et
des lieux d’exercice de la citoyenneté en Europe. Il faut développer
les Services Publics, et renforcer les coopérations entre eux.
Il faut développer des politiques économiques centrées sur le
plein emploi et la sécurité de l’emploi. Enfin il faut obtenir
de nouveaux droits sociaux. Charte des droits fondamentaux, une
copie à revoir Lors du sommet de Cologne, l’UE a décidé de se
doter d’une Charte des droits fondamentaux. Une convention composée
de parlementaires nationaux et européens ainsi que des membres
représentants des Etats-membres a rédigé le texte. Des syndicats,
des ONG et des associations ont été auditionnés mais on peut difficilement
parler de véritable démocratie ; il y a d’ailleurs insuffisance
de véritables débats au Parlement Européen comme dans les parlements
nationaux. Malgré quelques avancées obtenues à la fin du processus
de consultation, la FSU considère que le texte tel qu’arrété à
Biarritz reste inacceptable. Le contenu de ce texte est en régression
sur le droit social français mais aussi sur l’ensemble des droits
nationaux des 15 Etats-membres, et même sur le droit international.
Ni le droit à l’emploi, à la retraite, à un revenu minimum, ni
le droit au logement ne sont reconnus explicitement. Les formules
sont très vagues sans véritable garantie, notamment pour le droit
à l’Education (article 14). La FSU considère que le projet de
Charte arrêté à Biarritz ne doit pas être adopté en l’état.
Pour une
véritable Charte des droits fondamentaux
Une véritable Charte des droits fondamentaux devrait être contraignante
pour garantir tous les droits (civils, politiques mais aussi économiques,
sociaux et culturels) dans le respect de la laïcité.
Ces droits doivent être reconnus tant pour les ressortissants
des Etats de l’UE que pour les résidents étrangers.
Elle devrait reconnaître :
- -
le droit à une revenu permettant de vivre dignement,
- -
le droit au travail et à un emploi stable rémunéré de façon
juste et équitable,
- -
le droit à une retraite et une pension pour tous,
- -
le droit à un logement décent,
- -
le droit à une éducation gratuite et de qualité, à la formation
et à la culture,
- -
le droit aux soins de santé, le droit à la contraception et
à l’avortement,
- -
le droit à une protection sociale pour tous,
- -
le droit à des Services Publics assurant des prestations de
qualité, accessible à tous,
- -
le droit à un environnement sain,
- -
le droit de se défendre par une reconnaissance explicite du
droit de grève au niveau européen,
- -
les droits civiques, syndicaux, politiques et d’associations
pour une réelle démocratie.
Ces droits
doivent constituer un socle commun minimum en Europe qui permette
d’avancer vers de nouvelles conquêtes sociales et de faire progresser
les libertés.
Pour une
politique éducative en Europe fondée sur le développement des
Services Publics
Au sommet de Lisbonne, l’UE a déclaré se fixer comme priorité
la formation et l’éducation, tout en faisant la part belle aux
options libérales.
La FSU estime qu’une politique ambitieuse de l’UE en matière de
formation passe par le développement et la démocratisation des
Services Publics d’Education dans les pays membres et par une
meilleure coopération entre eux.
La FSU demande que soient dégagés les moyens et que soient prises
les mesures administratives permettant une véritable mobilité
pour les jeunes et les personnels donnant toutes les garanties
de reconnaissance des diplômes, de déroulement de carrière et
de retraite.
La FSU refuse toute logique marchande dans ce domaine.
Ainsi elle demande au gouvernement français et à l’UE de refuser
que l’Education soit incluse dans les négociations de l’OMC.
Cela nécessite, en particulier, que dans les négociations relatives
aux services, les décisions de l’UE continuent d’être prise à
l’unanimité.
La FSU demande que soit mis en place un véritable cadre de consultation
et de concertation sur les questions éducatives qui associe les
partenaires, les personnels et leurs représentants tant au plan
européen que dans chaque pays de l’UE.
Pour une
autre Europe, une Europe sociale et citoyenne, la FSU appelle
à participer à la MANIFESTATION EUROPEENNE le 6 Décembre à 14
h., et aux initiatives unitaires qui auront lieu pendant le sommet.
Texte adopté
par le BDFN de la FSU.