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Démocratisation ?

"Le revenu des parents prime le capital culturel pour la réussite à l'école"
(INSEE) - PARIS, 18 oct (AFP)

Le revenu des parents est un facteur plus important que le capital culturel pour la réussite à l'école des enfants, selon l'enquête publiée jeudi par l'INSEE dans la 4e édition de "France, portrait social".

"En 1997, 62% des enfants de 15 ans appartenant aux 20% des familles les plus modestes sont en retard en troisième, contre seulement 17% des adolescents appartenant aux 20% des familles les plus aisées", explique ainsi l'enquête qui ajoute que cette inégalité est restée stable au cours des années 90.

Cette analyse nuance les conclusions des travaux publiés jusqu'à présent sur l'inégalité des chances à l'école qui s'intéressaient plutôt à l'influence de la catégorie socioprofessionnelle sur les résultats scolaires des enfants.

Or ce paramètre ne peut être pleinement significatif puisqu'il mêle notamment le revenu et le capital culturel (diplôme et expérience professionnelle) des parents.

Le revenu des parents n'est sans doute pas le seul facteur de réussite scolaire, ni même peut-être le plus important mais son influence "considérable" a été trop souvent négligée, estime l'étude.

"Du point de vue des scolarités dans le primaire et au collège, tout se passe comme si les enfants naissant dans les familles appartenant aux 20% les plus riches partaient avec une à deux années d'avance sur les enfants naissant dans les familles appartenant aux 20% les plus pauvres", précise l'INSEE.

L'effet des réformes

Sur la base de ces résultats, l'enquête s'intéresse aux effets des récentes réformes du système scolaire et notamment de celle mise en place en septembre 1991 organisant le cycle des scolarités.

A partir de cette date, les redoublements cessaient d'être possibles à la fin de chaque année scolaire et ne devaient plus avoir lieu qu'à la fin de cycles de 1, 2 ou 3 ans.

L'objectif de cette réforme était de réduire la fréquence des redoublements et leurs effets potentiellement stigmatisants mais aussi d'offrir "les mêmes chances à chacun des élèves" (art. 1 du décret du 6 septembre 1990).

Cette réforme a bien atteint son objectif de diminuer les redoublements mais pas celui de limiter l'inégalité devant l'échec scolaire, selon l'INSEE.

L'étude précise que "les générations nées après 1980, ayant connu la réforme, redoublent beaucoup moins que leurs aînées, mais cette baisse est autant perceptible chez les familles riches que chez les familles défavorisées".

"La réduction de l'inégalité des chances entre enfants passe sans doute d'abord par une amélioration des conditions de vie matérielles de ces enfants, avant d'être une question d'organisation du système scolaire et de l'effort pédagogique", conclut l'étude, en précisant que le débat sur les modalités d'une aide matérielle (aides en nature spécifiques à l'éducation ou aide financière indifférenciée) restait ouvert.

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