Journée
internationale des droits de l'enfant mardi 20/11/2001 (AP)
Malnutrition,
absence d'instruction, maladies, guerre, exploitation...: la Journée
internationale des droits de l'enfant mardi est l'occasion de
constater que beaucoup reste à faire pour améliorer le sort des
plus jeunes habitants de la planète.
Douze ans
après l'adoption le 20 novembre 1989 par l'ONU de la Convention
internationale des droits de l'enfant, qui a été ratifiée par
tous les pays sauf la Somalie et les Etats-Unis, des progrès ont
été accomplis mais le constat reste alarmant.
Plus
de dix millions d'enfants de moins de 5 ans meurent encore chaque
année de maladies évitables, plus de 150 millions d'enfants souffrent
de malnutrition, plus de 100 millions ne fréquentent pas l'école
primaire, 250 millions travaillent dans des conditions souvent
dangereuses et des millions d'autres sont victimes de l'exploitation
et de la violence (trafic, prostitution, conflits armés), rappelle
l'Unicef dans un communiqué.
«Le 20
novembre, date anniversaire, nous rappelle qu'il est toujours
urgent de débattre ouvertement des moyens à mettre en oeuvre pour
que chaque enfant puisse voir ses droits respectés», souligne
l'agence onusienne.
A Paris,
les Champs Elysées seront symboliquement pavoisés aux couleurs
des droits de l'enfant jusqu'à dimanche. A l'occasion de la Journée
internationale des droits de l'enfant, l'organisation humanitaire
Médecins du monde (MDM) lance l'opération «Jette ton arme».
De mardi
à dimanche, l'ONG invite les enfants de 7 à 12 ans à déposer une
arme en plastique ou un dessin à Paris (au Jardin des Plantes)
et dans les villes où l'association est présente.
«Symboliquement,
il s'agit de 'jeter son arme' pour dire: dans les pays en conflit,
la guerre n'est pas un jeu», souligne MDM. «On demande ainsi que
les enfants soient protégés et laissés en dehors des guerres.»
Les guerres
frappent en majorité les populations civiles et les enfants sont
les premiers touchés, souligne l'ONG. «En 10 ans, deux millions
d'enfants sont morts (dans des conflits) et six millions ont été
blessés, dont certains restés invalides à vie. On compte aujourd'hui
22 millions d'enfants réfugiés ou déplacés et 300.000 enfants
soldats.»
De son
côté, l'organisation internationale Plan, qui oeuvre à l'amélioration
des conditions de vie des enfants, a réalisé un sondage dans six
pays pauvres. Il ressort de cette enquête que les enfants qui
ne sont jamais allés à l'école sont moins conscients de leurs
droits que les autres.
Plan rappelle
que 86% des enfants des pays sous-développés travaillent et que
moins de la moitié seulement vont à l'école. L'ONG veut également
attirer l'attention sur un autre problème.
«Chaque
année dans le monde, environ 40 millions d'enfants, soit un tiers
des naissances, ne sont pas déclarés», souligne Plan. «Le droit
à être déclaré est très important puisqu'il donne accès à tous
les autres droits. (...)
Sans certificat
de naissance les enfants sont très vulnérables à l'exploitation
de toute sorte».
AP
Aller
encore plus loin…
Aujourd'hui,
les progrès accomplis par l'UNICEF sont énormes mais il reste
encore beaucoup à faire : à titre d'exemple,
- 33
000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour des effets
combinés de la malnutrition et des maladies infectieuses et
parasitaires,
- 174
millions d'enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition
grave ou modérée,
- 585
000 femmes meurent chaque année des suites de la grossesse
ou de l'accouchement…
Des chiffres
inacceptables…
Pour parer
au plus urgent, l'UNICEF centralise son action autour de 4 grands
domaines : la santé, la nutrition, l'eau et l'assainissement,
l'éducation.
- La
santé parce qu'entre autres, près de 2 millions d'enfants
de moins de 5 ans dans le monde succombent chaque année à
6 maladies évitables par la vaccination.
- La
nutrition parce 7 millions d'enfants par an décèdent et que
40% des femmes en âge de procréer sont touchées par la malnutrition.
- L'eau
et l'assainissement parce que 2,9 milliards de personnes n'ont
pas de système d'assainissement fiable et que près de 1,1
milliard de personnes n'ont toujours pas d'accès permanent
à l'eau potable.
- L'éducation
parce que près d'un milliard de personnes, dont deux tiers
de femmes, est illettré et sans éducation, un enfant n'a pas
d'avenir.