Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs d'école et Pegc
Fédération Syndicale Unitaire

Section de LA SEYNE - VAR

Économie

Mondialisation capitaliste : des pays pauvres toujours plus nombreux !
La scolarisation comme une solution au problème du travail des enfants

LES PMA 
(pays les moins avancés)

La plupart d'entre eux (34 sur 49) sont des pays d'Afrique subsaharienne. À ceux-ci s'ajoutent notamment Madagascar, Haïti, l'Afghanistan, le Népal, le Bangladesh, la Birmanie, le Laos, le Cambodge et des Etats insulaires du Pacifique. Les 630 millions d'habitants des PMA ont en moyenne 2 dollars (environ 15 francs) par jour pour survivre. Leur situation n'a cessé de se dégrader au cours des dix dernières années. L'aide publique au développement a diminué de 45%, tandis que les flux de capitaux vers ces pays ont chuté de 39%, pour ne plus représenter que 1,4% des investissements direct mondiaux. Les pays développés du Nord ont tendance à recentrer les budgets nationaux vers leurs préoccupations nationales internes. Le cas de la France est représentatif de ce fait. L'Aide publique au développement a été défavorisée au profit d'une forte croissance des actions à très court terme de caractère humanitaire, destinées à faire face à des situations dramatiques, catastrophes naturelles, guerres civiles. Les ressources destinées au développement proprement dit diminuent d'autant.

Mondialisation capitaliste : des pays pauvres toujours plus nombreux !

Le nombre de nations vivant dans le dénuement le plus total, selon les critères de l'ONU, a quasiment doublé en trente ans.

La troisième conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés (PMA), qui vient de s'achever à Bruxelles, a montré que tous ces pays ont fourni des efforts considérables pour se conformer aux exigences des pays riches dans le cadre des programmes du Fonds monétaire international.

Ils ont dérégulé leur économie, privatisé leurs services publics.

Ils ont largement ouvert leurs marchés, remboursé plus de trois fois leur dette sans pouvoir s'en dégager…

Lors du Sommet social de 1995, les chefs d'États des pays du Nord s'étaient engagés à éradiquer la pauvreté en vingt ans.

Certes, quelques mesures ont été prises ou annoncées. Mais elles n'ont qu'un caractère marginal.

Pour ces pays, la remise de la dette est une condition essentielle. Une annulation de celle-ci créerait naturellement des flux financiers par compensation. Il y a dix ans, personne n'était prêt à renégocier la dette. Aujourd'hui, c'est à l'ordre du jour.

Malheureusement dans des conditions très limitées - tous les PMA n'en profitent pas - et selon des procédures très lentes.

L'Union européenne vient d'annoncer l'annulation des dettes subsistant encore dans le cadre de la Convention de Lomé.

Les efforts sont là, mais ils sont loin de répondre à la dimension du problème.

La mondialisation capitaliste est, dans le même temps, présentée comme le remède miracle : Jacques Chirac, à l'instar de ses homologues européens, propose un nouveau "cycle global" de libéralisation dans le cadre de l'OMC qui devrait, affirme-t-il, s'accompagner d'une "amélioration de la régulation du commerce international", alors que les pays du Sud réclament, au contraire, un moratoire de la dérégulation internationale.

La mobilisation des fonds privés ne doit être que complémentaire de la croissance de l'aide publique, notamment par l'imposition d'une taxe sur les transactions financières internationales dont le produit devrait être destiné à des fins de développement.

Les marchés du Nord doivent s'ouvrir de manière préférentielle aux PMA. L'annonce faite par l'UE d'ouvrir ses marchés à tous les biens produits par les PMA, "sauf les armes" est encourageante.

On peut avoir l'accès au marché, mais si on n'est pas capable de produire, d'avoir des produits à exporter, manifestement cela ne sert à rien.

Lors de la préparation de cette conférence, les dirigeants des PMA ont insisté fortement sur la nécessité de recentrer des efforts internationaux sur les infrastructures de développement.

Les pays membres de l'OCDE ne doivent plus lier la contribution au développement pour les PMA à des achats dans les pays donateurs.

L'ouverture des marchés profite aujourd'hui essentiellement aux multinationales du Nord qui ont réalisé quelques rares investissements ou sous-traité des activités dans les pays pauvres.

Elles exploitent ainsi une main d'œuvre très bon marché sur certains secteurs ciblés qui ne correspondent que très rarement aux réels besoins de développement de ces pays.

Des moyens sont à mettre à la disposition des États les plus pauvres afin qu'ils puissent entamer un développement endogène, fondé sur la création d'emplois, sur la formation et l'éducation.

 

 

La scolarisation comme une solution au problème du travail des enfants

Vendredi 3 septembre 99 - A l'occasion de la rentrée des classes, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) s'est engagé dans une initiative regroupant 29 pays visant à combattre le travail des enfants avec des programmes-pilote de scolarisation pour des millions d'enfants qui étaient précédemment astreints à un travail à plein temps. « Dans les pays en developpement, près de 250 millions d'enfants entre 5 et 14 ans travaillent », a rappellé la Directrice générale de l'UNICEF, Mme Carol Bellamy. « Beaucoup trop d'enfants ne vont pas à l'école et un sur cinq travaille dans des conditions à risques, obligés de vivre dans la pauvreté avec un danger accru de maladie et de mort prématurée ». En remplaçant le travail des enfants par la scolarisation, l'Initiative de l'UNICEF intitulée « l'éducation comme une stratégie de prévention contre le travail des enfants » espère ainsi modifier la sombre situation actuelle. « L'éducation peut offrir une ouverture vers l'avenir, une chance d'améliorer son état de santé et de sécurité et surtout des opportunités économiques », a noté Mme Bellamy. « L'éducation peut s'opposer aux horribles conditions de la servitude domestique, du travail pénible et à risques et au traffic clandestin en créant des alternatives donnant de vrais choix aux enfants et aux familles ». L'Initiative de l'UNICEF, lancée cette année dans différents pays comme le Maroc, le Pérou et le Sénégal, qui cherche la participation de chaque secteur gouvernemental et de la société civile comprend : - des actions favorisant une éducation primaire de qualité pour tous les enfants, avec des stratégies éducatives spéciales pour les enfants qui travaillent, au travers d'une flexibilité des horaires de cours ; - l'équivalent de programmes éducatifs “hors les murs” et d'autres services pour les enfants travaillant dans les rues ; - un soutien avec un intéressement financier pour les parents dans le cas où leurs enfants iraient à l'école au lieu d'aller travailler. L'Initiative souligne aussi la nécessité de s'attaquer au travail des enfants lui-même par des mesures de ce type : - des actions en vue d'éliminer l'exploitation abusive et d'autres formes intolérables du travail des enfants au travers du cadre législatif et de mesures coercitives; - des campagnes de mobilisation pour un renforcement de la loi contre le travail clandestin et le servage des enfants ; - Communiquer et sensibiliser le public au problème du travail des enfants et générer une large coopération sociale. La Norvège a fourni à la présente initiative la plus large contribution, la Finlande un financement supplémentaire et la Banque Mondiale l'octroi de subventions. Dans les 81 communautés au Guatemala, l'UNICEF apporte son concours pour que les enfants-travailleurs puissent aller à l'école primaire, en distribuant de l'information bilingue sur les inconvénients du travail des enfants et en formant les enseignants à s'intéresser aux problèmes de protection de l'enfance. L'UNICEF au Maroc finance une étude sur le travail des enfants et fournit du matériel éducatif aux travailleurs enfants. Il forme des enseignants aux droits de l'enfant et encourage les parents à envoyer leurs enfants à l'école et à les y laisser. Au Népal, l'Initiative mélange des interventions en faveur de la petite enfance avec des programmes réservés à l'éducation spécialisée. Le but est de recenser et d'aider les plus jeunes, généralement les plus exposés aux risques. Au Lesotho, l'UNICEF finance la première étude en profondeur réalisée dans ce pays sur le travail des enfants et s'efforce d'assurer un accès à l'éducation primaire à tous les enfants. « Si vous donnez à une communauté une éducation primaire universelle, vous la protégez de fait contre les pires excès du travail des enfants » a noté Mme Bellamy. « Quand les enfants sont à l'école, ils ne sont tout simplement pas disponibles pour les pires formes pernicieuses d'exploitation ». Par exemple, dans l' Etat du Kerala dans le sud de l'Inde où l'éducation primaire est traditionnelllement ouverte à tous, il apparait que le travail des enfants n'y est pas très développé, alors que cela est le cas dans les états voisins où la scolarisation est d'un accès plus difficile. Au Bangladesh, des programmes financés par l'UNICEF ont fourni de l' enseignement parrallèle et dispensé de la formation à près de 1 100 anciens enfants travailleurs de secteur textile. Plus de 65 % des jeunes participants ont trouvé un travail mieux payé à la suite de leur éducation ou de leur formation. Mme Bellamy a ajouté que l'Initiative de l'UNICEF a été grandement renforcée par l'accord signé en juin dernier à l'Organisation internationale du travail (OIT) portant sur la Convention 182 sur les pires formes de travail des enfants. Elle a prié instamment tous les pays à ratifier le document. «Le nouveau traité interdit toutes les formes d'esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et la traite des enfants, la servitude pour dettes et le servage ainsi que le travail forcé ou obligatoire», a-t-elle souligné. «Il rend également hors-la-loi l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant à des fins de prostitution, de production de matériel pornographique. Il reconnait les besoins d'une protection accrue des jeunes filles. La Convention prescrit que des mesures appropriées en matière d'éducation soient établies à l'intention des enfants qui travaillent. Sa ratification sera un évènement capital menant à l'élimination du travail des enfants.» Veuillez envoyer vos commentaires ou demandes d'information par courrier électronique à media@unicef.org, sous la référence CF/DOC/PR/1999/36