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Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs
d'école et Pegc
Fédération Syndicale Unitaire
Section
de LA SEYNE - VAR
Économie
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La
"soif gigantesque" qui menace le monde
L'eau
utilisable pour les six milliards d'habitants actuels ne
représente qu'un cent millième de l'eau de la planète, à
près de 98% salée ou inaccessible. Elle est de surcroît
très inégalement répartie, 23 pays se partageant les deux
tiers des ressources mondiales (Brésil, Canada, Chine, Colombie,
États-Unis, Inde, Indonésie, Russie, 15 membres de l'Union
européenne). La surexploitation des fleuves et des nappes
phréatiques, la pollution, le gaspillage, l'accroissement
démographique et l'urbanisation anarchique pourraient transformer
les pénuries d'aujourd'hui (moins de 1.000 m3 annuels par
tête), qui touchent 250 millions d'habitants dans 26 pays,
"en une gigantesque soif" touchant près des deux tiers de
la population mondiale en 2050. Plus d'un milliard d'individus
n'ont pas d'accès à l'eau potable aujourd'hui et 2,4 milliards
d'individus ne bénéficient pas de structures d'assainissement
fiables. L'eau est la première cause de mortalité et de
morbidité au monde de façon directe ou indirecte et trois
millions d'enfants meurent chaque année avant 5 ans par
manque d'accès à une eau potable. Pour nourrir huit milliards
d'hommes en 2025 et améliorer la situation sociale et sanitaire,
180 milliards de dollars doivent être investis chaque année
contre 70-80 milliards actuellement. Le secteur privé, qui
ne fournit actuellement qu'un quart du financement, devra
être impliqué de manière croissante.
Les ressources supplémentaires nécessaires (100 milliards
de dollars par an) ne représentent qu'une heure et 40 minutes
de transactions boursières.

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Salaires
- Retraites - Education - Santé... l'argent existe
!!!
ARGUMENTS
Voulez-vous
gagner des milliards ?
Les
salariés sont à la diète, pas les patrons. Ces derniers,
qui ne cessent de vanter la modération salariale... pour
les autres, s'octroient de solides rallonges, comme l'indiquent
les quelques chiffres ci-dessous. Cela montre utilement
que les entreprises ont largement de quoi payer les augmentations
salariales.
Une revue financière évalue la fortune de Liliane Bettencourt
(l'Oréal) à 123 milliards de francs. Une augmentation de
68 milliards par rapport à 1998, date d'un précédent classement;
soit un enrichissement de 93 millions de francs par jour,
de 3,9 millions par heure (Capital, décembre 2000).
Les dix plus gros profits français, en milliards de francs:
Total Fina Elf: 22,9; France-Télécom: 18; Suez-Lyonnaise
des eaux: 9,5; Vivendi: 9,3; Saint-Gobain: 8; EDF: 7,7;
L'Oréal: 5,1; Renault: 4,7; Aventis: 4,5; Alcatel, 4,2.
(l'Expansion, décembre 2000).
Liste des dix plus grosses fortunes professionnelles,
établie fin 2000, et évolution depuis deux ans: Liliane
Bettencourt (L'Oréal), 123 milliards (+115%); Bernard Arnault
(luxe), 89 milliards (+493%); François Pinault (Printemps),
84 milliards (+162%); famille Mulliez (Auchan), 50 milliards
(+80%); famille Halley (Carrefour), 40 milliards (+67%);
famille Dassault, 39 milliards (+39%); famille Hermès, 28
milliards (+180%); famille Bouygues, 25 milliards (+557%);
Serge Kampf (Cap Gémini), 22 milliards (+183%); famille
Peugeot, 17 milliards (+88%) (Capital, décembre 2000).
Les
cachetons des patrons.
Rémunérations, hors stock-options, de quelques patrons (en
1999) : Claude Bébéar (AXA), 20,5 millions; Michel Pébereau
(BNP), 11 millions; Thierry Desmarest (Total Fina Elf),
entre 7 et 14 millions; Pierre Bilger (Alsthom), 10 millions,
Ernest-Antoine Seillière (Cgip), 7 millions (brut) (Les
Echos).
L'argent
existe
Sur
les 500 français les plus riches, 200 ont fait fortune dans
l'informatique et Internet, et la moitié ne figuraient pas
au classement il y a seulement un an.
La richesse cumulée des 500 plus riches s'élevait à 799
milliards de francs en 1999. Douze mois plus tard, elle
a presque doublé: 1 259 milliards. Les deux tiers du budget
de l'Etat, de quoi s'acheter quelques gadgets.
Alors,
on ne compte pas. Grâce à l'argent de la nouvelle écono-mie,
certains secteurs sont particulièrement florissants. L'agence
France Villas, qui loue des maisons haut de gamme dans le
Midi, a vu ses transactions s'envoler de 37% en 1999. Cette
année, le chiffre d'affaires est déjà de 26 millions, un
bilan nettement supé-rieur au résultat de 1999. Le prix
moyen de location de nos villas, explique le PDG, est de
12000 F la semaine, mais la hausse d'ac-tivité porte surtout
sur la fourchette 15000-20000F. Idem pour les bateaux de
luxe. Les commandes ont augmenté de 20%. Pour les bateaux
de plus de 22 mètres qui valent entre 40 et 60 millions,
les carnets sont remplis jusqu'à fin 2001.
Et
l'Etat n'en finit pas de se constituer des "cagnottes"
avec les fruits de notre travail et de nos impôts
!

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Economie
- Articles de presse
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Octobre
2000 - Trois rapports officiels d'organismes dépendant de
l'ONU, la FAO (alimentation et agriculture), le FNUAP (population)
et la CNUCED (commerce et développement), publiés ces jours-ci,
dressent un tableau convergeant et alarmant de la situation
du Tiers-monde.
Alimentation:
la FAO dénombre 836 millions d'humains qui ont faim. C'est-à-dire
que leur manquent entre 100 et 400 kCal, chaque jour, pour
satisfaire leurs besoins énergétiques; l'Asie, l'Afrique sub-saharienne
semblent particulièrement touchées; tous les experts s'accordent
pour dire que la faim est d'abord le fruit de la guerre.
Femmes: le FNUAP signale qu'une femme meurt chaque MINUTE
de causes liées à la grossesse. 95% des cas se situent dans
les pays en développement. Dans ces mêmes pays, les maladies
sexuellement transmissibles touchent cinq fois plus de femmes
que d'hommes. S'ajoutent les violences sexistes: 130 millions
de fillettes et de jeunes femmes subissent chaque année excisions
et autres mutilations génitales.
Pauvreté:
la CNUCED constate qu'inexorablement, les pays les moins avancés,
les PMA, soit 48 Etats, s'enfoncent dans l'extrême pauvreté
et la misère. Un seul chiffre en matière de santé: au début
de la décennie 90, les PMA consacraient à ce secteur 11 dollars
en moyenne par an et par habitant contre 1700 dans les régions
industrialisées du globe.
Autant
de faits qui justifient le combat nécessaire contre la mondialisation
capitaliste, pour une autre mondialisation au service des
êtres humains
Plus
de 800 millions de personnes, soit 13% de l'humanité «souffrent
toujours de la faim et des maladies liées à la sous-alimentation»,
constate l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation
et l'Agriculture (FAO) dans son rapport annuel publié vendredi
15/09/2000.
«Les
progrès réalisés montrent que l'objectif de l'éradication
de la faim demandera de gros efforts mais qu'il est réalisable»,
écrivent les auteurs . «Les techniques et les ressources nécessaires
sont à notre portée», renchérit le directeur général de la
FAO, Jacques Diouf.
«Si
nous ne parvenons pas à éradiquer la faim, la seule excuse
que nous pourrons évoquer face aux générations à venir sera
celle de l'ignorance, du manque de clairvoyance et de l'égoïsme»,
affirme-t-il.
Selon
les experts de la FAO «la production mondiale est aujourd'hui
plus que suffisante pour nourrir convenablement 6 milliards
d'êtres humains».
La
FAO relève que dans les pays en développement et en transition,
près de 1,2 milliard de personnes, soit un quart de la population
environ, vivent avec moins de 1 dollar par jour ce qui «leur
permet tout juste de survivre».

Environ
10.000 enfants de moins de 14 ans travaillent dans l'industrie
de l'équipement sportif en Inde selon un rapport publié lundi
par une ONG néerlandaise spécialisée dans ce domaine.
Le document précise que la majorité fréquente encore l'école,
mais que 1.350 enfants ne font que travailler. Les enfants
passent entre 7,5 et 11 heures par jour à coudre des ballons.
Ces jeunes gagnent la moitié du salaire minimum, c'est-à-dire
1,4 dollar par jour (63 roupies). Le travail des enfants est
interdit en Inde mais seulement dans les métiers considérés
comme dangereux. Il n'est donc pas illégal dans le secteur
de la couture des ballons de football. Selon le gouvernement
indien, plus de 20 millions d'enfants âgés de cinq à quatorze
ans travaillent.

Document
secret des services de renseignements canadiens sur l'antimondialisation
Rapport N° 2000/08
L’ANTIMONDIALISATION,
UN PHÉNOMÈNE EN PLEINE EXPANSION
http://www.seul.asso.fr/etudiant_du_monde/archives/monde77.html
Le
baril flambe, les bénéfices de Total explosent
http://www.humanite.presse.fr/journal/2000/2000-09/2000-09-07/2000-09-07-020.html
Le
pétrolier a fait 22 milliards de francs de bénéfices en six
mois. Il conteste sa mise à contribution pour réduire la facture
à la pompe et s'en remet aux décisions de l'OPEP. La flambée
du brut n'est pas mauvaise pour tout le monde.
Total
vient d'annoncer ses résultats semestriels. Ils sont tout
simplement faramineux : les bénéfices sont en hausse de 165
% par rapport à l'an dernier. Ils atteignent 22 milliards
de francs (3, 4 milliards d'euros).
C'est
tellement faramineux - encore un record - que le patron de
Total a dû jouer les modestes, hier, lors de sa conférence
de presse. " Ces résultats sont très bons ", a laconiquement
commenté Thierry Desmarest, qui a avoué annoncer ces résultats
dans un contexte d'actualité particulièrement brûlante - barrages
des routiers, pompage de l'Erika, décisions du gouvernement
concernant les taxes sur l'essence.
Le
cours du baril, qui dépasse aujourd'hui les 30 dollars contre
13 dollars il y a un an, est la cause essentielle de la manne
du pétrolier. Lors du premier semestre, en effet, 85 % des
bénéfices ont directement été générés par des éléments externes
à l'entreprise. Au premier chef l'augmentation du prix du
brut qui se solde par une entrée de 2, 8 milliards d'euros
(plus de 18 milliards de francs) dans ses caisses.
Viennent
ensuite les marges de raffinage (0,4 milliard d'euros) et
enfin la modification du rapport euro/dollar (0,4e).
Pour
ce qui concerne les résultats dus aux programmes internes
à l'entreprise, ils ne comptent au total que pour 0,6 milliard
d'euros soit 15 % du total des bénéfices. La croissance n'y
prend qu'une maigre part (0,1 milliard d'euros) alors que
ce sont les programmes de synergie et de productivité liés
à la fusion de Total, Fina et d'Elf, l'an dernier, qui ont
le plus lourdement pesé (0,5 milliard d'euros). Il n'a pas
été précisé, hier, ce qui revenait aux économies réalisées
sur la masse salariale, grâce à la suppression de 4 000 emplois
dans le monde au cours de la fusion, dont 2 000 en France.
Pour
Thierry Desmarest, pourtant, rien ne semble justifier que
l'Etat mette en place un prélèvement exceptionnel sur les
fonds des entreprises pétrolières pour alléger la facture
d'essence des consommateurs. " Je ne sais pas combien va nous
coûter le prélèvement. Mais au moment où le gouvernement annonce
des mesures d'allégement pour les contribuables, nous allons
être l'une des seules entreprises où l'ardoise fiscale augmente.
Sur le plan du principe ça ne me paraît pas très normal ",
a-t-il déclaré.
Evoquant
la rentabilité de 16 % sur les capitaux investis lors des
douze derniers mois, le PDG s'est défendu en ajoutant : "
On dit que nous faisons des profits énormes. C'est un résultat
normal en période de haute conjoncture. Comparable à celui
de nos concurrents. " Concédant que les prix de l'essence
sont aujourd'hui trop élevés, le patron du groupe pétrolier
français s'en est simplement remis au choix des pays exportateurs
de pétrole (OPEP), mettant - implicitement - en cause leur
responsabilité. " Nous souhaiterions, bien sûr que l'organisation
des pays exportateurs de pétrole décide d'une augmentation
de sa production lors de sa conférence dimanche à Vienne.
J'ai la conviction que l'industrie pétrolière a fait suffisamment
de gains pour que la production continue à croître et que
la demande soit satisfaite avec un baril à 15-20 dollars.
Il est clair que le pétrole est trop cher à 30 dollars le
baril, et que nos clients commencent à en souffrir et la croissance
à en pâtir. "
L'OPEP
est-il pourtant le seul à pouvoir déterminer les prix ? Les
grandes compagnies, parmi lesquelles TotalFinaElf, n'ont-elles
aucune responsabilité en la matière ?

Economie
http://recherche.wanadoo.fr/Wanadoo/Actualite_medias/Evenements_actualite/Economie/index_3.html
|
Des
rapports officiels des Nations unies révèlent que sur notre
planète, un milliard et demi d'habitants vivent avec moins
de sept francs par jour pendant que les deux cent vingt plus
grosses fortunes mondiales disposent de plus d'argent que
la totalité du produit national brut des quarante pays les
plus pauvres.
Vache folle, poulet à la dioxine, millions de licenciements
dans les grandes entreprises, pour le seul objectif de faire
exploser les indices du CAC 40 qui enrichissent les milliardaires
de ce monde...
Des
inégalités de revenus sans précédent
Le Rapport mondial sur le développement humain 2000 souligne
une marginalisation des pays et des individus pauvres du fait
"d'inégalités de revenus sans précédent à l'échelle pla-nétaire".
En
1820, le rapport du revenu du pays le plus riche avec celui
du plus pauvre était de 3 à 1.
En 1999 les 48 pays les plus pauvres, et leurs 582 millions
d'habitants, se sont partagés 146 milliards de dollars pendant
que les 200 personnes les plus riches du monde accumulaient
une fortune de 1.000 milliards de dollars.
L'éradication de la pauvreté
est un défi central pour les droits de l'Homme au XXIe siècle,
affirme le PNUD: la planète compte encore 1,2 milliard de
pauvres qui vivent avec moins d'un dollar par jour.
Plus de 30.000 enfants meurent chaque jour pour des raisons
qui auraient pu être évitées et 780 millions de personnes
souffrent de la faim, dont 8 millions dans les pays industrialisés.
Certes, les progrès en termes de conditions de vie ont été
considérables: entre 1970 et 1999, l'espérance de vie dans
les pays en développement a progressé de 55 ans à 65 ans (contre
75 ans dans les pays industrialisés) et le pourcentage de
la population rurale ayant accès à l'eau potable est passé
de 13% à 71%. Néanmoins, un milliard de personnes n'y ont
toujours pas accès.
Il manque aux pays en développement 80 milliards de dollars
par an pour assurer tous les services de base. L'ONU leur
recommande d'affecter 20% de leurs budgets aux besoins élémentaires,
mais ce taux ne dépasse pas 14% en moyenne. Seulement 8,3%
de l'aide des donateurs bilatéraux va à ces services.

Télé
- Sport - Fric
Plus
de 21 millions de téléspectateurs ont suivi la finale France-Italie
sur TF1, record absolu d'audience. France-Brésil pour le Mondial
1998 en avait rassemblé 20,5 millions.
Durant les prolongations 24 873 610 personnes ont vu le but
en or de Trezeguet, soit 80,9 % de part d'audience.

Classement
des riches
Challenges
- JUILLET-AOUT 2000 - N°149 - Dossier - LES RICHES
Les 10 plus grosses fortunes de l'an 2000
http://www.challenges-eco.com/dossier/dossier1.html
Classement
|
Fortune
(en milliards de francs)
|
Nom
|
Entreprise
|
1
|
134
|
Bernard
Arnault
|
LVMH
|
2
|
100
|
Liliane
Bettancourt
|
L'Oréal
|
3
|
90
|
François
Pinault
|
PPR
|
4
|
85
|
Famille
Mulliez
|
Auchan
|
5
|
42
|
Serge
Dassault
|
Marcel
Dassault
|
6
|
32
|
Famille
Halley
|
Carrefour
|
7
|
26
|
Famille
Hermès
|
Hermès
|
8
|
26
|
Philippe
Foriel-Destezet
|
Adecco
|
9
|
21
|
Martin et Olivier Bouygues
|
Bouygues
|
10
|
18
|
Jean-charles
Naouri
|
Casino
|
Nouvel
Observateur N° 1821
LINDSAY
OWEN-JONES (L'OREAL) LE SUPERMANAGER Un salaire de 20 millions
de francs
Nouvel
Observateur N° 1820
L'homme
qui valait 300 millions
Le capitalisme français illustré par le cas Jaffré , c'est
l'éclat du parachute doré doublé de l'opacité de la lessiveuse
Challenges
N° 138
ANALYSE DU CLASSEMENT
Le classement en chiffres
ANALYSE
DU CLASSEMENT
Quelle progression ! Il y a quatre ans, pour notre première
édition des Riches, les 500 premières fortunes de France «
pesaient » 536 milliards de francs.
Depuis,
leur poids a augmenté de moitié : cette année, il s'élève
à 799 milliards de francs ! Classique inflation des richesses
?
Pas seulement.
Cette année, notre classement a été complètement bouleversé
par la formidable vitalité de l'économie française et l'émergence
d'une foule de personnalités jusqu'alors inconnues. La plupart
de ces «nouveaux riches» se sont présentés... spontanément,
en introduisant leur société en Bourse.
En 1998,
environ 150 sociétés (deux fois plus qu'en 1997) sont venues
chercher de l'argent frais au Palais-Brongniart.
Derrière
chacune d'entre elles, un « riche » en puissance... ou plusieurs.
Parmi ces nouveaux venus, peu d'industriels, encore moins
de spécialistes de la grande distribution, mais une moisson
de patrons « NTIC » (nouvelles technologies de l'information
et de la communication).
En 1998-1999,
la Bourse aura été pour eux un immense creuset : elle a transformé
en or leurs puces de silicium.
Ces créateurs
de SSII (sociétés de services informatiques), ces producteurs
de périphériques, ces concepteurs de logiciels représentent
désormais plus du quart des 700 fortunes que nous avons estimées,
et dont nous présentons ici une sélection des 500 premières
(1).
Le parcours
de ces riches « NTIC » est balisé et, déjà, presque banalisé.
Jeunes,
talentueux, ils ont débuté il y a moins de dix ans, en découvrant
une niche ou une technologie innovante.
Bingo,
par exemple, pour Alain Nicolazzi. Ce jeune Parisien passe
son service national à étudier, pour le compte de l'Union
européenne, la libéralisation du marché européen des télécoms.
A son retour à la vie civile, il applique les recettes étudiées.
Résultat : en cinq ans, sa société, Omnicom, fait son trou
auprès des entreprises en leur proposant des tarifs téléphoniques
discount. Fin 1998, il la vend à l'américain GTS et empoche
plus de 800 millions de francs !
Même mélange
de flair et de débrouillardise pour Jean-Daniel Beurnier.
Ce Marseillais fait mille métiers : il vend des jeux vidéo,
de la téléphonie gadget, de la micro-informatique. Puis un
jour, bien avant les autres, il comprend que le téléphone
portable grand public va décoller : il fonde sa chaîne de
magasins spécialisés (Phone House).
En fait,
le seul dilemme qui semble se poser à ces jeunes chefs d'entreprise,
c'est la sortie. Faut-il vendre et partir pêcher le thon aux
Bahamas ? Ne vaut-il pas mieux introduire en Bourse une partie
du capital et continuer à diriger l'entreprise ?
Certains,
comme Patrick Robin et Piert Bert, n'ont pas hésité longtemps.
Les deux créateurs d'Imaginet, un fournisseur d'accès à Internet
créé en 1995, ont cédé respectivement 65 % et 35 % du capital
à la filiale française du groupe de télécommunications américain
Colt. Ils ont reçu en échange l'équivalent de 120 millions
de francs en actions Colt, revendues en partie le jour même.
C'est
aussi le choix du plus Californien des chefs d'entreprise
français, Philippe Kahn. Il a même réalisé un exploit : vendre
deux fois. Installé en Californie depuis 1982, il y a d'abord
fondé l'éditeur de logiciels Borland, puis l'a cédé pour plusieurs
milliards de francs. Il a ensuite créé une seconde société,
Starfish Software, avant de la revendre à l'américain Motorola
pour l'équivalent de 4 milliards de francs.
D'autres
ont jugé plus judicieux d'ouvrir une partie de leur capital
au public : un bon moyen d'obtenir le beurre (conserver le
pouvoir) et l'argent du beurre (un gros chèque). En mai 1998,
Jacques Tordjman a introduit sur le second marché la société
de services GFI Informatique. Environ 26 % des titres ont
été mis en vente, cédés en partie par des actionnaires historiques.
Jacques Tordjman a alors empoché une douzaine de millions
de francs, mais il est resté l'un des principaux actionnaires,
avec plus d'un dixième d'une société qui capitalise près de
3 milliards de francs. La recette est bonne. Elle a également
été suivie par Bernard Leng. Le 8 juillet 1998, il a introduit
au marché libre de la Bourse de Paris environ 18 % du capital
de Team Partner Group, la société d'ingénierie informatique
qu'il avait fondée en 1990. Il a empoché environ 8 millions
de francs en vendant une partie de ses titres à l'introduction,
et conserve encore trois quarts du capital, valorisés à un
peu plus de 330 millions de francs.
Certains
ont même réussi un véritable tour de force : introduire en
Bourse une société qui perd des millions, la faire valoriser
à 1 milliard de francs et rester à sa tête. C'est l'exploit
de Jean-Michel Lamure, créateur de SoiTec et encore propriétaire
de plus d'un dixième du capital. La PME grenobloise développe
un procédé alternatif de fabrication de puces. Elle rapportera
des millions dans deux ou trois ans, mais pour le moment elle
affiche 74 millions de francs de pertes pour un chiffre d'affaires
de... 48 millions !
Les «
vieilles » fortunes, entendez celles qui se sont constituées...
il y a plus de dix ans, n'ont participé que de loin à ce formidable
bouillonnement. Du coup, les progressions y sont moins spectaculaires.
Liliane
bettencourt, femme la plus riche d'Europe après la reine d'Angleterre,
n'échappe pas à la règle. Entre 1997 et 1998, sa fortune avait
fait un bond de 45 %. Cette année, elle n'a augmenté « que
» de 10 %. Ce qui fait tout de même une bonne douzaine de
milliards de francs.
L'époque
est à la rationalisation et profite surtout aux méthodiques.
La fortune
de Bernard Arnault (LVMH), passée de 18 à 67 milliards de
francs en quatre ans, doit en partie sa progression au rachat
systématique des holdings intermédiaires qui avaient assuré
à sa famille la mainmise sur le géant du luxe. Aujourd'hui,
il contrôle presque la moitié de son capital et a dû demander
aux autorités boursières une dérogation pour ne pas être obligé
de lancer une OPA sur le groupe.
Les fortunes
nées pendant les Trente Glorieuses n'ont pas échappé à cette
concentration. Sur les vingt-cinq « rois des Caddie » que
nous recensions en 1996, seule une douzaine (les Mulliez,
les Defforey...) sont encore aux manettes. Les autres ? Rachetées,
avalées jusqu'à disparaître dans le quatuor de mégagroupes
que sont Carrefour, Auchan, Promodès et Casino. Retournés
à l'anonymat, les Toulouse, les Deroy et les Dian, créateurs
de l'enseigne Docks de France. Disparus, les Catteau, croqués
par le britannique Tesco.
Dilués,
les Plassard et Gouloumés, fondateurs de Comptoirs modernes,
une enseigne passée, comme beaucoup, dans le giron de Carrefour.
En sursis, les familles Bouriez (Cora), Beau (Guyenne et Gascogne)
et Arlaud (Hyparlo)...
La distribution
spécialisée (bricolage, papeterie, etc.) n'a pas échappé au
phénomène. Les Dubois, créateurs de Castorama, ont ainsi cédé,
en trois ans, l'essentiel de leurs pouvoirs à Kingfisher,
déjà repreneur, auprès de la famille Venturini, des magasins
de meubles But. Et François Pinault, principal actionnaire
de Pinault-Printemps-Redoute, a versé plusieurs milliards
de francs aux Guilbert pour racheter leurs parts dans le groupe
familial de distribution d'articles de bureau.
Dans ces
mariages d'argent, c'est souvent la Corbeille qui a scellé
les épousailles. Comment reprocher aux actionnaires, même
familiaux, de fondre devant un chèque qui représente jusqu'à
cinquante années de dividendes ? Plus la famille s'élargit,
plus les générations diluent le capital, et plus le risque
de voir l'un des actionnaires familiaux vendre sa part s'accroît.
C'est en convaincant une partie des héritiers que Bernard
Arnault a réussi à faire main basse sur les vignes de Château
d'Yquem. C'est aussi en jouant de ces rivalités dynastiques
que Jacques Defforey, de Carrefour, a réussi à entrer dans
Cora (famille Bouriez). Elisabeth Badinter et sa soeur Michèle
Bleustein-Blanchet, héritières de leur père Marcel, créateur
du groupe de publicité Publicis, se sont entre-déchirées pendant
des mois jusqu'à ce qu'un accord au «finish» ne concilie les
intérêts de la branche vendeuse (Michèle) et ceux de la branche
patrimoniale (Elisabeth). Jean-Louis Dumas, le patron d'Hermès,
est bien conscient de ce danger : «Notre patrimoine est réparti
entre les descendants de Thierry Hermès, le fondateur du groupe,
soit environ soixante personnes des cinquième et sixième générations,
et au moins quarante de la septième génération.» Détentrice
de 71 % du numéro un français des produits de contraste radiographique,
la famille Guerbet en a même fait un argument pour... disparaître
de notre classement : «Vous ne tenez pas suffisamment compte
de la décote que crée un actionnariat familial trop dispersé.»
La famille est composée de dix frères et soeurs et d'une quarantaine
de descendants directs. Du coup, elle estime ainsi son patrimoine
professionnel à une trentaine de millions, alors que la participation
familiale est valorisée sur le marché boursier à plus de 200
millions de francs ! Cette année, sur la quarantaine de gros
«deals» (lire page 105) que nous avons enregistrés, la plupart
étaient liés au passage de flambeau et à l'héritage. «Ma décision
est le résultat d'une péréquation entre l'âge du capitaine
et l'opportunité du marché», confirmait en décembre dernier
le pionnier du transport express en France, Roger Caille (64
ans), qui a vendu Jet Services au néerlandais TNT Post. Ce
Lyonnais, qui refuse de nous confirmer le montant de la transaction,
n'a pas eu de chance : l'acheteur, moins discret, a lâché
le morceau. 2 milliards de francs. Devenu véritablement «
riche » par la réalisation d'un patrimoine qui n'était jusqu'alors
que virtuel, Roger Caille, comme beaucoup d'autres familles,
disparaît de notre palmarès. Ont également disparu de notre
classement les grandes dynasties industrielles du siècle précédent.
Les Darblay, les Deutsche de la Meurthe ou encore les Vuitton,
avalés au milieu de la présente décennie par LVMH, figuraient
il y a encore quelques années dans tous les palmarès. Ce n'est
plus le cas. La famille Wendel est la seule à avoir traversé
le siècle sans encombre. Car le destin des Glotin, fondateurs
en 1755 du fabricant de liqueurs Marie-Brizard et naguère
crédités de 350 millions de francs de fortune professionnelle,
est scellé. La famille, membre du très select Club des Hénokiens
association d'entreprises dirigées depuis plus de deux siècles
par leurs créateurs , où elle côtoie d'autres grandes marques
familiales européennes comme les armuriers italiens Beretta,
vient d'être débarquée de son entreprise par des financiers
lassés de ses contre-performances. Au point que Paul Glotin,
l'ex-président du groupe, en est désormais réduit à faire
un procès à Marie-Brizard pour faire valoir ses droits de...
salarié. Et que sa famille figure à la toute dernière place
de notre classement des 500 fortunes ! Tout un symbole. Eric
Tréguier
Le
classement en chiffres
799 milliards
de francs : c'est la fortune cumulée des riches de notre Top-500.
393 milliards de francs : c'est le montant total des fortunes
des quinze premiers. Presque autant que les 485 suivants !
71 milliards de francs : c'est la fortune de Liliane bettencourt,
femme la plus riche de France et deuxième richesse d'Europe
après la reine d'Angleterre. 71 milliards de francs (bis)
: c'est la fortune cumulée des riches compris... entre la
226e et la 500e place, qui possèdent autant que Liliane bettencourt
à elle seule. 59 milliards de francs : c'est l'accroissement
de la fortune des 500 riches de notre classement en 1999.
141 millions de francs : c'est la FMIC (fortune minimale d'insertion
dans le classement).
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