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Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs
d'école et Pegc
Fédération Syndicale Unitaire
Section
de LA SEYNE - VAR
Rapport
de l'Unicef
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Articles
de "l'Humanité" (13/12/2000)
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Unicef
3,50 francs pour la vie d'un enfant
Un
rapport de l'UNICEF estime à 80 milliards de dollars la somme
qu'il faudrait consentir pour résoudre l'essentiel des problèmes
de la petite enfance dans le monde entier.
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Les
rapports ont beau se succéder, qui témoignent de la détresse
du Sud, ils sont autant de pièces à conviction contre un
ordre économique mondial meurtrier. Celui que publie aujourd'hui
l'UNICEF sur la situation des petits enfants est, en la
matière, singulièrement édifiant.
Les
auteurs de l'enquête estiment en effet qu'il suffirait de
mobiliser 80 milliards de dollars par an, soit 0,2 % du
revenu mondial, pour donner à tous les nouveau-nés de la
planète les moyens d'affronter de bon pied leur entrée dans
la communauté humaine.
La
situation faite à l'enfance est sans doute la première marque
de l'iniquité.
- Les
chiffres sont là : 20 % des enfants en âge de fréquenter
l'école ne peuvent y aller.
- Quelque
177 millions d'enfants souffrent d'un retard de croissance
le plus fréquemment occasionné par la malnutrition de
la mère au cours de sa maternité.
- Près
de 15 millions d'adolescentes donnent naissance chaque
année.
- Par
ailleurs plus de 10 millions d'enfants de moins de quinze
ans sont orphelins de parents morts du sida.
- Le
nombre d'enfants orphelins est, dans certaines régions
subsahariennes, treize fois supérieur à ce qu'il est dans
les pays industrialisés.
Toutes
ces calamités que le rapport égrène frappent presque exclusivement
le sud de la planète (Afrique, Amérique latine et Sud-Est
asiatique).
L'UNICEF
souligne naturellement les responsabilités des pays concernés
et évoque la dilapidation du potentiel humain, les politiques
gaspilleuses, le recours à des guerres évitables dans lesquelles
des enfants sont enrôlés pendant que les autres subissent
destructions et violences.
Mais
les vrais coupables doivent être recherchés parmi les décideurs
politiques, économiques et financiers du Nord pour l'inégalité
des échanges et le poids de la dette notamment.
La
gravité de la situation pourrait inviter au désespoir.
Les
efforts politiques demandés aux gouvernements des pays en
développement sont souvent difficiles à consentir, reconnaît
le rapport, observant que "les cycles intergénérationnels
de pauvreté, de maladies, de violences et de discrimination
sont tellement imbriqués dans les modes de vie et la structure
de la société, qu'il semble impossible de les extirper..."
Et
pourtant, le coût des programmes de développement des enfants
est plus que modeste, quoique difficile à assumer pour les
pays pauvres. Il est chiffré à moins d'un demi-dollar (3,50
francs environ) par jour et par enfant.
L'UNICEF
préconise un engagement de la communauté internationale
en faveur de l'initiative " 20/20 ", les pays en développement
consacrant 20 % du budget national et les pays donateurs
20 % de leur aide au développement aux services sociaux
de base.
Louable
proposition qui ne saurait toutefois être pleinement envisageable
que dans le cadre d'un autre rapport avec le Sud, dans tous
les domaines qui concourent au développement : la dette,
les matières premières, la fourniture des médicaments de
traitement du sida...
Soit
une nouvelle approche de la mondialisation.
Jean-Paul
Piérot
Mercredi 13 Décembre 2000
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- Au
cours des dix dernières années (UNICEF), 2 millions d'enfants
ont été massacrés lors de conflits, 6 millions ont été gravement
blessés ou handicapés, 12 millions sont restés sans abri.
- Plus
de 500 millions vivent avec moins de un dollar par jour,
170 millions sont mal nourris, plus de 100 millions ne vont
jamais à l'école, et un sur dix est handicapé.
- Il
faudrait 80 milliards de dollars par an, soit moins de 0,2
% du revenu mondial (UNICEF) pour donner à tous les nouveau-nés
de la planète un bon départ dans la vie.
- Chaque
franc investi dans les soins à la petite enfance génère
7 francs d'économies en matière de rattrapage éducatif,
de soins de santé ou de réadaptation sociale ultérieure.
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Jacques
Hintzy, président du Comité français de l'UNICEF |
Selon
le rapport annuel de l'UNICEF, 0,2 % du revenu mondial suffirait
à mettre en place une véritable politique de petite enfance,
or on est loin du compte.
Jacques
Hintzy
Cela représente 80 milliards de dollars. En chiffre absolu,
il s'agit d'une somme importante, qui reste pourtant comparable
au chiffre d'affaires de certaines grandes entreprises.
Avec cette somme, on pourrait d'abord faire baisser la mortalité
infantile. A titre d'exemple, un tiers des enfants au Niger
ne fêteront jamais leur troisième anniversaire. On peut
aussi travailler sur l'éveil des 0-3 ans, tant du point
de vue psychomoteur que social, de manière à préparer une
bonne préparation à la scolarisation. Voilà ce que représentent
ces 80 milliards de dollars.
Ce
rapport met aussi l'accent sur le fait qu'un effort particulier
dans la politique de petite enfance, permet à l'échelle
d'un l'Etat de générer des économies, qu'en pensez-vous
?
Jacques
Hintzy
A première vue, on peut en effet penser que s'occuper
des 0-3 ans représente un luxe de pays développé. Or, l'aide
à l'éveil des enfants lors des premières années, leur permet
ensuite de rentrer normalement dans un cycle scolaire, de
le suivre et d'éviter un tas de retards, sources de lourdes
dépenses. C'est aussi un moment où l'on peut apporter aux
mères des conseils d'hygiène, permettant d'éviter des maladies
qui seront encore plus coûteuses. Et puis, un enfant qui
réussit sa scolarité, deviendra à l'avenir un agent social
et économique de meilleure qualité, qui contribuera à la
création de richesses dans son pays.
Ce
rapport s'inscrit dans la perspective du deuxième sommet
mondial des enfants qui se tient en septembre 2001 à New
York, pouvez-vous nous en dire plus ?
Jacques
Hintzy
Ce sommet fera suite à celui de 1990, au cours duquel
l'ensemble des nations représentées par une majorité de
chefs d'Etat, s'était engagé sur des objectifs pour les
dix années à venir. Nous sommes maintenant en état d'évaluer
les buts atteints comme les lacunes. Il s'agira d'un bilan
extrêmement documenté, puisque chacun des 195 pays du monde
est en train de dresser son propre bilan. Nous nous fixerons
ensuite des grands axes d'action pour les dix années à venir.
Trois axes de travail se dessinent d'ores et déjà : donner
aux enfants un bon départ dans la vie, travailler sur l'éducation
et la scolarisation des enfants, s'efforcer de combler le
fossé qui existe entre filles et garçons et préparer les
enfants à leur vie d'adultes responsables.
Entretien
réalisé par Michel Clerget
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Donner
les conditions d'un bon départ dans la vie aux 400 millions
d'enfants de moins de trois ans vivant ou survivant aujourd'hui
dans le monde, tel est le message principal du rapport de
l'UNICEF. La majeure partie du cerveau se développe dans
les 36 premiers mois de vie humaine, et les mesures prises
durant cette période cruciale auront des répercussions immédiates
sur la manière dont l'enfant se développera, mais également
sur des progrès du pays. Chaque franc investi dans les soins
de la petite enfance génère sept francs d'économie en matière
de rattrapage éducatif, de soins de santé, de réadaptation
sociale ultérieurs, estime l'UNICEF, qui ne manque pas de
rappeler que "les pays pauvres dépensent des sommes colossales
pour rembourser 2 000 milliards de dette extérieure".
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Unicef
: Le chiffre "11 millions" |
C'est
le nombre de jeunes enfants (l'UNICEF a centré son étude
entre la naissance et la troisième année) morts au cours
de l'année 1999. Ce chiffre doit être mis en relation avec
les 129 millions d'enfants nés tout au long de la même année.
Le rapport entre les deux chiffres s'établit à près de un
à dix ! La plupart de ces décès infantiles auraient naturellement
pu être évités si les conditions sanitaires des pays concernés
avaient pu offrir à ces enfants et à leurs parents le minimum
vital. En effet, les causes principales sont pour 20 % :
les conditions prénatales ; 18 %, des infections respiratoires
; 18 %, des maladies diarrhéiques, 15 %, des maladies évitables
par la vaccination et 15 %, le paludisme.
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Unicef
: A titre d'exemples... |
Le
rapport mentionne plusieurs initiatives recensées et supervisées
par l'UNICEF de par le monde. Quelques gouttes d'eau dans
l'océan, qui montrent cependant que des résultats peuvent
être obtenus en mobilisant quelques moyens. Pérou. Wawa
Wasi (les maisons des enfants) est un programme de soins
à domicile qui touche quelque 150 000 petits Péruviens.
Lancé en 1993, il offre des services de garderie et des
repas aux enfants de moins de trois ans issus de familles
à faibles revenus. Le programme prévoit la formation de
19 000 dispensateurs de soins et de leur trouver un emploi.
Jordanie. Le programme communautaire de réadaptation est
axé en partie sur le dépistage précoce des incapacités chez
les enfants dans des communautés où les handicapés étaient
auparavant honteusement dissimulés. Des initiatives nationales
encouragent les parents à rechercher l'appui des comités
créés pour les aider à satisfaire les besoins de leurs enfants,
tant physiques que psychologiques. Brésil. · titre expérimental,
un programme de services périnataux à domicile permet aux
familles les plus pauvres d'assurer une meilleure alimentation
et les soins de base aux nourrissons. Dans la zone d'expérimentation,
la mortalité infantile a chuté de 60 %.
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