L’escalade
continue de la violence depuis maintenant dix-sept mois au
Proche Orient montre à nouveau que la solution de ce
conflit n’est pas militaire. Le chemin de la guerre est
sans issue.
Du
point de vue des organisations syndicales françaises,
nous retenons plusieurs conditions qui nous semblent
incontournables pour trouver une solution juste au
conflit.
Une
paix juste et durable ne pourra être trouvée hors
l’existence de deux Etats, politiquement indépendants,
économiquement viables, assurés de leur sécurité dans
des frontières reconnues internationalement. Cela exige
la reconnaissance effective de l’état d’Israël par
l’ensemble des pays de la région, le retrait des
colonies des territoires occupés, le traitement équitable
de la question des réfugiés et le règlement de la
question de Jérusalem et de son statut de capitale.
Cette
position, que nous défendons avec beaucoup d’autres
acteurs, concerne l’objectif final de cette paix qui
reste à construire. Elle s’oppose bien évidemment aux
stratégies violentes, qu’elles soient le fait d’une
armée régulière ou d’organisations terroristes. Mais
elle ne fait pas l’impasse sur la réalité actuelle des
rapports de force entre les deux parties. Aujourd’hui,
la recherche d’un accord ne peut passer sous silence la
réalité de l’occupation des territoires palestiniens
et de leur colonisation, le déséquilibre qui existe
entre un Etat fort militairement et économiquement et des
territoires à l’économie ravagée, soumis à la misère
d’un blocus et d’un développement séparé.
C’est
pourquoi le redémarrage des négociations a besoin du
soutien de toutes les forces de paix au Proche Orient et
d’un engagement efficace de la communauté
internationale et de l’ONU. A ce propos, nous refusons
toute utilisation du conflit à des fins racistes et antisémites,
qui risque de provoquer l’extension de la violence et
qui ne fait que desservir les intérêts des deux parties.
Les
organisations syndicales françaises appellent le
gouvernement français et l’Union Européenne à
promouvoir la mise en place de moyens d’interposition et
de médiation.
Tels
sont les principes qui guident notre analyse et notre
action avec les deux syndicats de la région, l’Histadrout
israëlienne et la PGFTU palestinienne. Notre solidarité
active s’exprime dans le soutien que nous apportons à
un dialogue qui doit se poursuivre et se renforcer entre
ces deux organisations.
Dès
le 8 avril, les organisations syndicales françaises
prendront tous les moyens pour diffuser cette déclaration
au sein des entreprises, des administrations et parmi
l’ensemble de leurs adhérents. Elles conviennent de
coordonner leurs efforts dans la durée pour soutenir les
deux organisations syndicales de la région en lien avec
le mouvement syndical international, moyen privilégié de
manifester leur engagement déterminé en faveur de la
paix.
le
4 avril 2002
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