La
FSU est attachée à la constitution d'un front le plus unitaire
possible de tout le mouvement social pour condamner les
actes terroristes du 11 septembre aux États-Unis et pour
construire un monde de paix et de sécurité pour tous fondé
sur le droit, la démocratie, la justice sociale, le développement
durable et la promotion des droits humains. La justice et
le droit ne sauraient se concevoir au travers d’une intervention
militaire, dont les populations civiles seraient les principales
victimes.
Fédération
de l'Éducation, de la Recherche et de la Culture, la FSU
affirme que cette construction implique que l'éducation
soit reconnue véritablement comme un droit fondamental de
chaque être humain; cela passe notamment par l'annulation
de la dette des pays pauvres au profit d'investissements
massifs dans les services publics d'éducation et de santé.
Elle appelle les personnels à renforcer leur action quotidienne
pour refuser l'amalgame entre terrorisme et civilisation
musulmane, promouvoir le dialogue des cultures à travers
une culture du dialogue, du respect de l'autre et de la
tolérance qui constitue le fondement de la laïcité.
La
FSU poursuivra les contacts avec toutes les organisations
syndicales, confédérations et fédérations sur la base du
texte voté par le CDFN des 18 et 19 septembre, et en prenant
en compte l'appel signé avec diverses associations et syndicats,
afin d'élargir l'unité. Tout engagement de la FSU dans de
nouvelles initiatives fera l'objet d'un examen approfondi
dans un BDFN qui prendra les décisions nécessaires.
Les organisations
soussignées condamnent
sans appel les attentats commis aux États-Unis le mardi
11septembre. Aucune cause ne peut justifier un tel massacre.
Elles témoignent de leur solidarité et de leur compassion
avec les victimes et le peuple américain. Cet acte
terroriste de grande ampleur ne peut que desservir
les droits légitimes des peuples.
Il
montre le degré de violence auquel sont parvenus des groupes
puissamment organisés à l'échelle de la planète dont l'objectif
est d'entraîner le monde dans une escalade guerrière. L'irruption
à cette échelle de tels
groupes s’inscrit directement dans l’aggravation
des tensions et du désordre économique, social, diplomatique
et militaire qui règne dans notre monde.
La
déstabilisation et la fragilité de régions entières, le
non-respect des droits légitimes de
tous les peuples, la prolifération des armes et des
technologies de mort, la corruption et les flux d'argent
sale, abrité par les paradis fiscaux leur offrent des moyens
sans précédent. Les
frustrations nées de la misère, du poids insupportable de
la dette sur les pays du sud et la non-résolution de conflits
qui durent depuis des dizaines d'années, comme celui dont
le peuple palestinien est victime,
fournissent à leurs visées meurtrières un vivier
de désespoir et de haine.
La
réponse à cette situation ne peut reposer sur une logique
de guerre de vengeance, de croisade
ou de punition collective. Toute action de représailles
contre des populations déjà meurtries par la famine et la
guerre ne pourrait qu'attiser
les tensions, les fanatismes, les haines et entraîner
toute une région dans un engrenage non
maîtrisable. Les notions de « croisade »,
« guerre du XXIème siècle » invoquées par le président
américain ne permettent en rien que justice soit rendue
aux victimes du 11 septembre. C’est dans le cadre du droit
international et de la charte des Nations Unies que tout
doit être mis en œuvre pour identifier, arrêter et juger
les auteurs de l’attentat.
Les
organisations soussignées appellent à la vigilance contre
tout amalgame ou exploitation des crimes terroristes qui
viserait à stigmatiser et à diaboliser des populations en
raison de leur origine, de leur religion, de leur appartenance
ethnique ou nationale.
De même elles dénoncent la tentation qui se fait
jour, dans le débat, aux États-Unis ou en Europe, de restreindre
les libertés publiques et elles s'insurgent contre les tentatives
de criminaliser les mouvements qui s'opposent à la mondialisation
libérale.
C'est
toute la conception de la sécurité du monde qui doit être
repensée. Aucun
bouclier anti-missile, aucune arme atomique,
aucune armada
ne protègent efficacement les peuples. Une nouvelle
course aux armements ne ferait qu'aviver les tensions existantes
et perpétuer le gâchis des dépenses militaires (800 milliards
de dollars par an).
C'est à la racine qu'il faut agir contre les violences.
Nous appelons à la construction d'un monde de paix et de
sécurité collective fondé sur le droit, la démocratie, la
justice sociale, le
développement durable
et la promotion des droits humains.
Cela implique
des institutions internationales au service de la lutte
contre les inégalités et une coopération de toutes les nations
du monde pour le désarmement, la prévention des conflits
et des risques et l‘instauration d’une culture de paix.
L’information
et le débat dans les parlements français et européens sur
ces questions sont des exigences démocratiques. Les organisations
soussignées appellent les citoyens à se mobiliser sans attendre
contre toute tentative d'escalade guerrière, les gouvernements
français et européens à agir en ce sens. Elles se placent
en état de vigilance afin de prendre les initiatives qui
s’imposeront au cours des prochains jours.
Premières
organisations signataires :
ACDN (Action
des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire) – Les Alternatifs
- Appel des
Cent pour la Paix - Association des Palestiniens en France
- > ATTAC - CEDETIM - Enseignants pour la Paix – CGT
Finances- FSU - LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire) -
LIFPL (Ligue internationale de Femmes pour la Paix et la
Liberté) - MAN (Mouvement pour une Alternative Non-violente)
– Mouvement de la Paix - MRAP (Mouvement contre le Racisme
et pour l'amitié entre les Peuples) - PCF (Parti Communiste
Français) – SNUI Impôts - Stop Essais pour l'abolition de
l'arme nucléaire - SUD PTT - SUD Rail - Les Verts